L'amnistie proposée par le gouvernement nigérian aux rebelles du Delta du Niger a pris fin dimanche à minuit sans que le Mend (Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger) n'ait accepté la proposition du président Umaru Yar'Adua «argent contre désarmement» offerte le 25 juin dernier. Trois groupes (Niger Delta Vigilante d'Ateke Tom, Government Ekpemupolo de Tompolo et une fraction du Mend de Farah Dagogo) ont déposé leur arsenal lors de la cérémonie organisée à Port-Harcourt et dans diverses localités au sud du Nigeria qui a connu une chute brutale de la production pétrolière. Le Mend fait monter les enchères. Tout en menaçant de retourner à la violence, il a envoyé des médiateurs pour discuter avec le gouvernement sur un désarmement sous ses conditions. Niger Delta Vigilante qui n'a déposé que des centaines d'armes de ses 5 000 combattants soutient son allié. «Si l'on commence à s'intéresser vraiment aux problèmes du Delta du Niger, alors on verra une vraie paix. Une paix durable. Sinon, dans les prochains mois, les problèmes recommenceront. Et je peux vous assurer que la violence consumera toute la région, et même tout le pays», prévient Ateke Tom rappelant que le Mend a lui-même encouragé la plupart de ses éléments à se rendre pour se faire un peu d'argent. «L'argent appartient au Delta du Niger, alors si le gouvernement veut vous corrompre, je dis «prenez cet argent ! « Je vous incite à accepter cette soi-disant amnistie. Nous savons quoi faire après », poursuit le leader l'allié du Mend. Selon toute vraisemblance, les problèmes du Nigeria restent entiers.