Ils rejettent tout amalgame avec les attentats de Norvège même si, selon des experts, leurs thématiques ont pu contribuer à une radicalisation du climat. L'Occident a-t-il renoué avec l'essence fondamentaliste chrétienne, violente par nature, qui fut la matrice même de son existence ? Même s'il est encore tôt de le dire tout haut, force est d'admettre aujourd'hui que les deux attentats qui ont secoué la Norvège porte en eux les prémices d'un retour sur scène - et pas seulement politique - de l'extrême droite radicalement raciste et fondamentalement terroriste. Ce qui n'arrange pas bien une Europe qui s'est toujours posée sur l'autel des libertés, de la justice et, qui plus est, les droits de l'homme. Le retentissement de l'attaque terroriste dans le monde et l'affront subi par les «démocraties» modernes, a été tel que les partis d'extrême droite européens dits classiques, paraissent désormais sur la défensive. Ils rejettent tout amalgame avec les attentats de Norvège même si, selon des experts, leurs thématiques ont pu contribuer à une radicalisation du climat. Du Parti du Progrès (FrP) norvégien, auquel le tueur présumé a adhéré pendant quelques années, au Front national (FN) de la Française Marine Le Pen en passant par le Parti pour la Liberté (PVV) néerlandais de Geert Wilders, tous ont ostensiblement pris leurs distances avec celui qu'ils ont décrit comme un «malade» ou un «psychopathe». Le Norvégien Anders Behring Breivik, qui a reconnu être l'auteur d'un attentat à la bombe et d'une fusillade qui ont fait près d'une centaine de morts, affichait sur Internet son islamophobie et son antimarxisme et est présenté par la police comme un «fondamentaliste chrétien». En pleine ascension électorale en Europe, plusieurs de ces formations, qui ont en commun le rejet de l'islam, ont dénoncé une tentative de manipulation. Pour le politologue français Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite, le massacre pose toutefois, la question de la «responsabilité» des idées véhiculées par ces formations. «Il faut se poser la question de la responsabilité de ces idées qui, depuis dix ans, présentent l'Europe comme un continent en voie d'islamisation et tous les musulmans comme des ennemis de l'Occident», estime-t-il. «Beaucoup de gens jouent avec le feu, à un moment donné nécessairement c'est un climat qui génère une volonté de passer à l'action et de ne pas se contenter de demandes de restrictions des modalités d'arrivée des immigrants ou de restrictions d'acquisition de la nationalité», juge-t-il.