Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales est intervenu sur les ondes de France Culture qui diffuse du 25 au 29 juillet une série intitulée «La grande traversée : Algérie 1961 à la croisée des chemins» qui fait appel aux témoignages d'anciens acteurs de la guerre de Libération nationale. Il a jugé hier «subjectifs et intellectuellement malhonnêtes» les écrits de certains généraux et «nostalgiques» de l'Algérie française qui pensent qu'ils pouvaient gagner la guerre et que c'est De Gaulle qui a cédé, alors que l'armée française avait triomphé du FLN». «Les Français, a-t-il ajouté, ont raté 130 ans de présence en Algérie pour changer le peuple algérien. L'intégrer et tenter de faire de lui de vrais Français n'a pas été le cas. Au contraire, ils ont accéléré le divorce en faisant des Algériens des citoyens de seconde zone». « La page est tout à fait tournée. Je ne regrette rien et je suis fier d'avoir fait ce que j'ai fait», a dit M. Ould Kablia, également président de l'Association du MALG. Interrogé sur le message qu'il souhaitait transmettre aux générations de demain, il a fait part de son «regret» que des liens «n'aient pas été tissés pendant ces 50 années qui ont suivi l'indépendance» entre les deux générations. Pour lui , «les jeunes Algériens ont eu des formations différentes, teintées d'arabisme et de religion». «Nous avons eu la malchance d'avoir une génération d'enseignants venant du Moyen-Orient qui ont pollué l'esprit de nos enfants et nous en subissons les conséquences avec ses courants religieux étrangers à nos traditions», a-t-il ajouté. M. Ould Kablia a, par ailleurs, longuement abordé les points essentiels sur lesquels ont achoppé les négociations d'Evian. «De Gaulle, expliquera-t-il, est venu aux négociations avec une idée qui est celle que, grâce à son aura, il était capable d'amener les dirigeants algériens à résipiscence et tenter de discuter une sortie honorable».