Le président nigérien Mahamadou Issoufou. Selon des sources sécuritaires, citées par les médias, plusieurs militaires, dont des officiers, ont été arrêtés vendredi «pour tentative de renversement du régime» et «tentative d'assassinat» du président Mahamadou Issoufou. «Ils sont toujours placés en garde à vue à la gendarmerie de Niamey», ont-ils précisé. L'hebdomadaire indépendant Le Courrier a, de son côté, évoqué dans son édition d'hier, le placement en garde à vue d'un capitaine et d'un lieutenant accusés d'«atteinte à la sûreté de l'Etat» ourdie par «des éléments de la garde présidentielle». Des documents sur la mise en place d'un «Conseil national pour la restauration de la démocratie populaire» ont été, par ailleurs, saisis chez un civil qui a réussi à «prendre la fuite», a ajouté le journal. Depuis quelques jours, Niamey bruissait de rumeurs sur un éventuel putsch. Mahamadou Issoufou, ancien opposant, a été élu le 12 mars à l'issue d'une élection démocratique organisée par la junte du général Salou Djibo, qui avait renversé en février 2010 le président Mamadou Tandja après dix de pouvoir. M. Issoufou, investi le 7 avril à la tête de ce pays sahélien riche en uranium, a promis de donner la priorité au développement et la lutte contre al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui commet dans le nord du pays de fréquents rapts, essentiellement d'Occidentaux. Le président nigérien doit, par ailleurs, être reçu vendredi à la Maison Blanche par le président américain Barack Obama, avec les présidents béninois Boni Yayi, guinéen Alpha Condé et ivoirien Alassane Ouattara. Les Etats-Unis veulent ainsi exprimer leur soutien à ces «démocraties en développement». L'Union européenne a, quant à elle, décidé en juin de reprendre sa coopération au développement avec le Niger, en signe de reconnaissance des progrès démocratiques accomplis depuis le putsch de 2010. Le Niger est abonné aux coups d'Etat depuis son indépendance en 1960, dont le premier a eu lieu en 1974 (le président Hamani Diori, accusé de corruption est alors renversé par lieutenant-colonel Seyni Kountché).