Sur la sellette, Mahmoud Abbas, fortement suspecté de connivence avec la superpuissance américaine et son protégé, a finalement cédé sous le poids de «la polémique» palestinienne Le revirement est éloquent. Il exprime l'étendue du malaise du président de l'Autorité palestinienne qui est resté de marbre au moment de la guerre contre les civils palestiniens lâchement agressés par le Tsahal. Dans son rapport confié, le conseil des droits de l'homme a rétabli la véracité des «crimes de guerre» et «peut-être des crimes contre l'humanité» commis par l'Etat agresseur. Cette manifestation de la vérité a, pour la première fois, contribué à rendre justice aux victimes de l'occupation sioniste, tout comme elle a taillé en pièces les thèses éculées et mettant sur le même pied d'égalité le bourreau surarmé et sa victime aux moyens dérisoires. Sur la sellette, Mahmoud Abbas, fortement suspecté de connivence avec la superpuissance américaine et son protégé, a finalement cédé sous le poids de «la polémique» palestinienne pour s'engager dans le camp majoritaire des partisans du maintien du rapport, reporté avec son aval à la session de mars, et sa traduction devant l'Onu. Selon Erakat, l'éventualité est «examinée sérieusement» pour «s'assurer que les crimes contre notre peuple ne se reproduiront plus». C'est que le faux pas dramatique de Abbas a conforté l'Etat «hors-la loi» dans son intransigeance et son statut d'impunité qui l'encouragent dans son œuvre criminelle dépuration ethnique. A l'heure de l'extrémisme politico-religieux triomphant, à Tel Aviv, la poursuite de la colonisation contre vents et marées et la bravade, une fois de plus, de Jérusalem atteste de la persistance du déni palestinien et du refus viscéral de la paix négociée, en dépit des injonctions de Washington. Pis encore : le coup de main insensé qui profite à l'occupant signe la nullité du processus de rapprochement palestino-palestinien. Il s'agit en l'occurrence d'un coup d'arrêt à la médiation arabe participant à la concrétisation du processus de réconciliation de Ghaza et de Ramallah si proche de la conclusion finale. Annoncé d'Amman, l'accord devait être signé fin octobre dans la capitale égyptienne «en présence de personnalités arabes et internationales». L'enjeu en vaut la chandelle.