Le retour très contesté d'Ali Abdallah Saleh à Sanaa, ne semble pas de sitôt. Il s'est installé hier, au Palais des Congrès à Riyad, en Arabie saoudite après avoir quitté l'hôpital militaire où il est soigné suite à une attaque contre son palais le 3 juin dernier. Son état de santé se serait amélioré même s'il souffre toujours de problèmes aux jambes. Officiellement, il est question d'une période de convalescence. «Lorsque ses médecins l'autoriseront à rentrer au pays, il rentrera » affirme le vice-ministre yéménite de l'Information, Abdo al-Janadi. Ses opposants, notamment ceux qui admettent mal depuis six mois, son refus de signer à trois reprises un accord de transition prévoyant son départ après 33 ans à la tête du Yémen, s'emploient à empêcher son retour dans le pays et à accélérer le transfert de pouvoir au vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi. Ils affrontent ses partisans depuis deux jours à Sanaa. Désormais tout est possible au Yémen. D'autant qu'il est difficile de prédire ce qui pourrait faire dans les prochains jours, Ali Saleh, réputé pour ses manœuvres imprévisibles. Réitéra-t-il comme il l'a fait, dimanche dernier, depuis l'hôpital son appel au dialogue à une opposition qui a créé déjà une coalition pour défendre le mouvement de protestation et réclamer son départ ? Fera-t-il avec le plan de sortie de crise des monarchies arabes du Golfe, élaboré avec l'aide des Etats-Unis et de l'Union européenne ?