«Plus de 900 000 personnes en provenance de la Libye, fuyant la violence qui règne dans ce pays, sont sur le territoire national». C'est ce qu'a indiqué, hier à Alger, Maître Lakhdari Mouenis, secrétaire général de la section d'Amnesty international en Algérie. Au cours d'une conférence de presse, il a précisé que ce nombre n'est pas uniquement constitué de Libyens, mais aussi de ressortissants étrangers travaillant en Libye. «Cette situation ne fait que compliquer celle des 94 480 demandeurs d'asile enregistrées au niveau du bureau du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) en Algérie en janvier 2011», a-t-il fait remarquer. Comment ? Cet avocat à la Cour suprême a indiqué que dans ces conditions, «il est très difficile de faire la différence entre requérant d'asile et réfugiés ainsi que la différence entre un émigrant et un réfugié». Selon ses propos, les immigrés subsahariens sont les premiers à voir leurs droits bafoués. «Même avec un document justifiant des demandes d'asile délivré par le HCR, certains d'entres eux se trouvent dans une situation de refoulement dans le camps de Tamanrasset», a-t-il souligné. Or, le principe de non-refoulement est le point essentiel de l'article 33 de la Convention de Genève relative aux réfugiés. Ce principe interdit l'expulsion et le renvoi d'une personne dans des Etats «où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques». Maître Lakhdari indique que ce principe de non-refoulement est entre-temps devenu partie intégrante du droit international public en usage auquel tous les Etats y sont liés. Le conférencier a indiqué que les Algériens, autorités et peuple, se méfient des émigrants africains en raison de leur implication dans plusieurs affaires de contrebande, de fausse monnaie, de blanchiment d'argent, de constitution de réseaux de prostitution. Enfin, l'avocat a rappelé que l'Algérie n'a accordé le statut de réfugiés qu'aux Sahraouis et aux Palestiniens dont le nombre est respectivement de 90 000 et 4 000 réfugiés. De ce fait, le SG de la section d'Amnesty international en Algérie demande à ce que les principes de l'organisation onusienne qu'il représente soient respectés. Actuellement, il existe 32 millions de réfugiés de par le monde.