Cette reprise de l'activité des transports s'est faite sur fond de contestation de la part des citoyens. En effet, les transporteurs ont surpris plus d'un en augmentant de 50% le prix du ticket de voyage sans crier gare. Comme annoncé dans notre édition de mardi, les transporteurs grévistes de la wilaya de Tizi Ouzou ont repris mercredi leur activité au centre-ville avec des espaces aménagés au niveau de l'esplanade de l'ancienne gare routière et du boulevard Stiti en attendant leur délocalisation définitive à partir du 20 août au niveau de la gare multimodale de Bouhinoun. Dénotant de ce fait la fermeté des pouvoirs publics à aller jusqu'au bout de leur logique de développement. En attendant la délocalisation et la mise en fonction de cette gare intermodale, cette reprise de l'activité des transports s'est faite sur fond de contestation de la part des citoyens. En effet, les transporteurs ont surpris plus d'un en augmentant de 50% le prix du ticket de voyage sans crier gare. Les transporteurs ont justifié cette augmentation, toute honte bue, «pour compenser les pertes générées par deux mois de grève», disent-ils. «Pourquoi nous faire payer ce que nous n'avons pas acheté», nous dira un citoyen excédé par le comportement de ces transporteurs qui demandent de s'acquitter de la somme de 180 DA contre 120 DA habituellement pour se rendre à Alger. Un autre nous dira : «Je suis sidéré par ce transporteur qui m'avait rétorqué : ‘‘Vous avez payé jusqu'à 800 DA les clandestins et vous refusez de payer 60 DA supplémentaires.'' Comme si leur grève avait été décidée par nous usagers.» Interrogé sur cette augmentation brutale des prix, un des animateurs de ce mouvement de grève nous donnera une autre version pour expliquer cette hausse des prix : «Cette augmentation n'est pas liée à la grève, elle devait intervenir au début du mois de juillet dernier, mais comme nous étions en grève, nous ne l'avions pas appliqué. Aujourd'hui, avec cette reprise, nous avons décidé de la mettre en application.» Et de la justifier en arguant que «le prix du billet n'a pas connu d'augmentation depuis 11 années alors que les assurances ont augmenté de 250 %, l'huile moteur de 400 %, les pneumatiques de 500 % et le Smig des ouvriers est passé entre temps de 6.500 DA à 15.000 DA». Cette augmentation unilatérale n'a pas été aussi du goût des pouvoirs publics qui ont décidé de sévir. Pour le wali, M. Abdelkader Bouazghi et le P/APW, M. Mahfoud Belabès, il a été décidé d'un commun accord avec les transporteurs qu'ils ne s'acquittent pas dans l'immédiat des frais d'accès aux quais de la gare pour compenser quelque peu les pertes générées par la grève, mais sans plus. Alors que, de leur côté, les transporteurs soutiennent qu'elle sera maintenue du fait que les prix sont libres. «Le plus important est que les prix soient portés à la connaissance du citoyen par voie d'affichage», disent-ils. AMENAGEMENT DES GARES INTERMEDIAIRES : UNE RALLONGE DE 3 MILLIONS DE DA Comme chacun le sait, la délocalisation des stations de fourgons de voyageurs et autres bus du centre de la ville vers des gares intermédiaires n'a pas manqué de susciter moult interrogations quant à la prise en charge des usagers, notamment en matière de commodités qui sont loin de répondre à leurs attentes. C'est ainsi qu'après une nouvelle inspection au niveau de ces gares, le premier magistrat de la wilaya a décidé, selon des sources proches de ce dernier, d'accorder une rallonge budgétaire pour la prise en charge des manquements enregistrés. Ainsi, une enveloppe de trois millions de DA a été dégagée à cet effet. Ce qui ne manquera pas d'améliorer considérablement la prestation au niveau de ces gares intermédiaires au grand bonheur des usagers qui attendent toujours la réduction du prix de transport.