De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Comme annoncé, 150 à 200 bus de transport public de voyageurs ont bloqué dans la matinée de jeudi dernier les principaux accès de la ville de Tizi Ouzou, poursuivant ainsi leur quatrième semaine de protestion contre la délocalisation «hâtive et sans concertation» de la gare routière par la direction des transports de la wilaya de Tizi Ouzou dont ils ont demandé, nouvelle revendication, le départ du directeur mercredi dans une déclaration rendue publique la veille, faisant monter la pression d'un cran au sein d'un secteur fortement perturbé en ces jours de congés et de vacances. Les transporteurs qui disent avoir tenté des solutions par le dialogue au problème de la délocalisation de leur gare routière vers Bouhinoun radicalisent ainsi de semaine en semaine leur mouvement de grève sans que le ministère des Transports se soucie jusquà présent de ce conflit qui pénalise des milliers d'usagers de plusieurs wilayas du Centre. Le collectif des transporteurs avait annulé son action de protestation prévue mardi dernier espérant trouver une issue au litige, mais les points discutés au cours du dialogue rompu par la suite n'ont pas fait consensus entre les deux parties, et les synicalistes ont décidé de continuer leur contestation. L'opération escargot de jeudi dernier marque une autre étape dans le bras de fer sur la vision de chaque protagoniste vis-à-vis du nouveau plan de circulation de la ville de Tizi Ouzou que la direction des transports n'aurait pas soumis à discussion, selon les transporteurs. Ainsi, les propriétaires de bus ont investi plusieurs accès importants menant vers la ville de Tizi Ouzou, créant un ralentissement de la circulation sur la RN 12, l'axe le plus prisé de la région de Kabylie et emprunté par nombre d'usagers des wilaya de l'est du pays. Lors de la même action menée le 10 juillet dernier, le collectif des transporteurs a affirmé que la décision du directeur des transports de délocaliser la gare routière, «une façon de vider la ville de Tizi Ouzou des villageois des villages environnants», est qualifiée d'«un retour à l'époque coloniale quand cette ville était entourée de barbelé». Le «départ immédiat» exigé par le collectif des transporteurs est un signal aux responsables du ministère des Transports. Il juge que l'actuel directeur des transports de la wilaya de Tizi Ouzou est le «seul responsable de l'aggravation de la situation du transport dans la wilaya Tizi Ouzou». Le dialogue est ainsi rompu : «Nous, transporteurs de voyageurs, après multiples tentatives de dialogue amorcées avec les autorités qui se sont avérées vaines et sans proposition de nature à dénouer la crise, avons décidé à l'unanimité de rompre le dialogue avec le responsable des transports. Les transporteurs sont déterminés à défendre leurs droits», avertissent les transporteurs. L. S. Les transporteurs exigent le départ du DTW Surpris par le communiqué de l'Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA) affirmant le parrainage des négociations entre la direction des transports et les transporteurs de la wilaya de Tizi Ouzou, ces derniers «démentent catégoriquement cette information tout autant que le prétendu compromis trouvé». Dans un communiqué envoyé hier à notre rédaction, les transporteurs de Tizi Ouzou se disent décidés à mener leur mouvement de protestation jusqu'à l'aboutissement de leur revendication, à savoir «l'ouverture de l'ancienne gare routière jusqu'à la construction d'une gare routière indépendante conformément aux lois de la République et à l'ancien plan de transport de la ville».Les transporteurs réaffirment aussi leur décision «de rompre tout dialogue avec les autorités locales et exigent le départ du directeur de transport de la wilaya», qu'ils rendent responsable du blocage actuel. Les transporteurs menacent également de radicalisation de leur mouvement en «le portant en dehors de la wilaya, voire à l'échelle nationale».