La crise qui secoue le FLN depuis quelques mois semble s'inscrire dans la durée. Le mouvement de redressement, en effet, soutient que des centaines de militants, «déçus par la gestion de l'actuelle direction», ont fini par rejoindre le camp des redresseurs. Selon M. Mohamed Seghir Kara, l'un des chefs de fil du mouvement, pas moins de 250 militants, issus de deux kasmas, dans la wilaya de Annaba, et 9 élus de 5 communes relevant de la même wilaya ont rejoint le mécontents de la politique du SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, la veille de la tenue de l'université d'été du parti. Une information démentie par la direction du parti. A propos de ce rendez-vous, prévu les 7, 8 et 9 du mois prochain, M. Kara a souligné qu'il est purement «folklorique, au terme desquels aucune décision notable ne sera prise». En outre, il estime que «la tenue de l'université d'été du parti est une perte de temps et d'argent, qui plus est, n'aboutira à rien de concret». A la question de savoir si le mouvement de redressement compte se réunir pour débattre de la suite à donner à ses actions, en prévision des prochaines joutes électorales, M. Kara a confirmé l'organisation en septembre, d'une conférence nationale à laquelle seront conviés les cadres et militants «authentiques» du parti ainsi que des responsables d'autres formations politiques. Les préparatifs de ce rendez-vous, que le mouvement qualifie de «capital», vont bon train. En effet, a-t-il dit, tout est mis à contribution pour «redorer l'image du parti, ternie par l'actuelle direction». En ce qui concerne le dialogue enclenché entre les deux parties, au lendemain de l'éclatement de la crise, M. Kara a fait savoir qu'à l'exception des deux rencontres entre les deux parties, aucun autre contact n'a eu lieu entre la direction et les redresseurs. Il a estimé, par ailleurs, à 50.000 militants le nombre de redresseurs. Un chiffre qui, selon lui, sera appelé «à croître». Sur un autre plan, il a fait observer que les déclarations de M. Belkhadem dénotent que «leur auteur a dévié politiquement», notamment quand il «accuse le mouvement de ne pas avoir de programme politique». M. Kara accuse, par ailleurs, le premier responsable de «se servir du parti» à des fins personnelles. Il précise, dans ce cadre, que «le parti, en réalité, n'intéresse pas le secrétaire général qui l'utilise juste pour se porter candidat aux prochaines échéances électorales». Par ailleurs, le mouvement de redressement a qualifié les déclarations de M. Belkhadem, qui a qualifié ses revendication de «répétitives, d'ennuyeuses, stéréotypées et patriarcales», de «hasardeuses dépassant les limites de l'éthique». Le mouvement a également affirmé que les déclarations de M. Belkhadem prouvent l'existence de divisions au sein du parti, et, surtout, l'illégitimité de l'actuelle direction. Notons que les redresseurs se disent disponibles pour reprendre le dialogue avec la direction du parti. Contacté par nos soins pour de plus amples informations sur la question, M. Kassa Aïssi, charge de communication du FLN, a affirmé que «ce dossier est clos», soulignant «le non-fondement» des informations selon lesquelles des milliers de militants auraient quitté la maison FLN. «Cela fait partie de la propagande», a-t-il estimé.