Le président américain Barack Obama et ses alliés occidentaux ont appelé, pour la première fois, jeudi, le président syrien Bachar al Assad à quitter le pouvoir et ont renforcé les sanctions contre son régime, après cinq mois d'une sanglante répression contre les manifestants (2000 morts). «Nous avons à maintes reprises expliqué que le président Assad devait mener une transition démocratique ou démissionner. Il n'a pas mené (cette transition). Dans l'intérêt du peuple syrien, le temps est venu pour le président Assad de se retirer » a déclaré le président Obama dans un communiqué. L'appel à des sanctions s'est propagé à l'ONU, où la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal cherchaient à obtenir une résolution visant à imposer des sanctions contre Damas. Celles-ci pourraient inclure un embargo sur les armes, un gel des avoirs syriens et une interdiction de voyage pour certains responsables. Une mission humanitaire de l'ONU devait se rendre en Syrie alors qu'un rapport a été publié jeudi dressant un catalogue glaçant de brutalités et violences contre la population civile qui pourraient relever de « crimes contre l'humanité » et, de là, à envisager une saisine de la Cour pénale internationale. Cela intervient également alors qu'une réunion du Conseil des droits de l'homme de l'ONU se tiendra lundi lors d'une session spéciale dédiée à la Syrie, à la demande de 24 des 47 pays du Conseil, dont quatre pays arabes (Jordanie, Koweït, Qatar, Arabie Saoudite). Mais l'unanimité sur une résolution contre Damas n'est pas gagnée d'avance en raison de l'opposition de la Russie, allié traditionnel de la Syrie. Ce pays a appelé hier les pays occidentaux à accorder du temps au président syrien Bachar al Assad afin qu'il puisse mettre en place les réformes déjà annoncées, affirmant ne pas soutenir les appels de ces pays au départ du chef de l'Etat syrien. Pris de court, le président syrien a annoncé jeudi au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avoir arrêté toutes les opérations militaires contre les rebelles syriens. Une promesse vite démentie par le terrain puisque au moins 14 manifestants ont été tués hier par les forces de l'ordre. « Le président américain Barack Obama et l'Occident cherchent à attiser la violence en Syrie (…).Voici la preuve que la Syrie est une nouvelle fois la cible », a déclaré Rim Haddad, directrice des relations extérieures du ministère de l'information. Aidée par la tournure des événements, l'opposition syrienne a annoncé la formation d'une coalition, baptisée «l'instance générale de la révolution syrienne» destinée à «unifier ses rangs au plan politique et sur le terrain» contre le pouvoir en place.