Véritable monument du malouf, Hadj Mohamed Tahar Fergani a su se forger un cachet bien particulier avec son sens mélodique aigu et la richesse de son style. Un vibrant hommage lui a été rendu samedi dernier au soir à la salle Ibn Zeydoun de l'Office de Riad El Feth à Alger. Une assistance très nombreuse a été de cet hommage, composée de chanteurs et musiciens, mais aussi d'hommes politiques, de sportifs, d'élèves d'instituts de formation artistique et de journalistes, universitaires et autres intellectuels. Les témoignages se sont succédé, qui par une anecdote, qui par sa propre perception de l'apport de hadj Mohamed Tahar Fergani à la culture nationale, pour confluer sur un hommage unanime à un nom qui n'a, à ce jour, été apposé sur aucune plaque commémorative d'une institution ou d'un espace culturel, ainsi que le feront remarquer certains. Sur cette belle cérémonie, hadj Mohamed Tahar Fergani nous confie : «C'est un geste qui me touche profondément. Je suis très honoré de cette marque d'amitié et cette reconnaissance. Cet hommage est très important pour l'artiste que je suis.» Il ajoute avec modestie : «J'ai beaucoup appris de mon expérience artistique notamment sur le plan humain.» Pour beaucoup, l'hommage à hadj Mohamed Tahar Fergani a été l'occasion de grandes retrouvailles. Brahim Bahloul, président de l'association andalouse «El Djazira», témoigne à son tour : «C'est un homme unique qui a marqué son temps, notamment l'histoire de la chanson.» Il faut dire que cette série d'hommages organisés à Riad El Feth par le ministère de la Culture n'est pas fortuite, ces responsables veulent rendre hommage à des personnages qui ont marqué l'Histoire. C'est une habitude qu'ils veulent ancrer au sein de notre société. Mohamed Tahar Fergani, né en 1928 à Constantine, est un chanteur, violoniste et compositeur. il est l'un des rares chanteurs à interpréter des compositions sur quatre octaves. Il a plusieurs enregistrements à son actif et a reçu plusieurs prix internationaux. Cet artiste créa son orchestre et son école à Constantine. Une de ses chansons connues est «Yafil» du texte Ed Dhalma.