Photo : Makine F. Mme Louiza Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a annoncé, hier, lors d'une conférence de presse organisée en son siège à l'issue de la session ordinaire du bureau politique du parti, compte organiser prochainement, en association avec l'UGTA, une conférence d'urgence ouverte à toutes les formations politiques contre les guerres d'occupation et pour la défense des souverainetés nationales. Le but étant de constituer «un front uni pour prémunir l'Algérie des éventuels dangers» qui résulteront de ce conflit qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Par ailleurs, elle informe également que son parti est en passe également d'organiser, à l'échelle nationale, une série de meetings afin d'impulser la mobilisation nationale et expliquer les multiples pressions externes, dans un souci de dresser un rempart contre toutes les menaces. Hanoune qui estime que la position algérienne vis-vis de la crise libyenne est «constitutionnelle, respectable, et indépendante», insiste sur le fait de ne pas reconnaître le CNT, ayant engagé, selon elle, le même combat d'El Qaida. «Bas les pattes devant l'Algérie», lance-t-elle, en rejetant toute ingérence étrangère dans «nos affaires internes». Au plan local, elle souligne que des groupes occultes anonymes sont en train de jouer à la provocation en manipulant les problèmes sociaux. Elle fait référence à la manifestation annoncée pour la date du 17 septembre par des parties «étrangères». Fort heureusement, argue Hanoune, il est constaté sur Facebook que les jeunes ne comptent pas adhérer à cet appel, et «ce jeu a été démasqué». Surtout que le choix de cette date n'est pas fortuit, puisqu'elle symbolise les massacres de Sabra et Chatila et la signature de l'accord de Camp David. «Le peuple algérien n'a pas besoin de tuteurs étrangers ni de leçons en termes de combativité», tonne-t-elle en précisant que le processus révolutionnaire tranquille est en train de s'opérer en Algérie. Celle-ci n'a rien «à envier à la révolution tunisienne», déclare Hanoune en affirmant que, certes, il reste beaucoup à faire, mais le gouvernement algérien est présent et ne fait pas la sourde oreille aux réclamations citoyennes. Ce qui justifie l'appel du PT à «traiter les problèmes sociaux qui peuvent être instrumentalisés». Dans ce sillage, la conférencière profite de l'occasion pour dire «que la prochaine tripartite est un test pour le gouvernement. Elle déclare aussi que les réformes annoncées sont «encore timides» en dépit des bonnes intentions du président de la République. Les projets ont, pour elle, «un caractère d'inachevé». A la question de savoir si elle est favorable au retour des ex-membres du FIS-dissous sur la scène politique, Hanoune se contente de dire que «l'exclusion ne peut qu'entretenir la crise». Selon elle, il faudrait rechercher les moyens adéquats pour tourner la page, et permettre à toute personne de faire de la politique, loin des dérapages en respectant les lois de la République. Hanoune plaide pour l'ouverture d'un véritable débat en ce sens pour sortir définitivement de la crise. « En optant pour la charte pour la paix et la concorde civile, on a privilégié la solution pacifique. Plus ces membres sont identifiés, mieux on les contrôle. C'est mieux que de les pousser à s'exprimer dans les maquis», explique-t-elle. Interrogé, par ailleurs, sur son avis à propos de l'ouverture du champ audiovisuel, la SG du PT préfère attendre pour juger sur pièce. Car le projet du code électoral n'a pas tenu compte des orientations du Chef de l'Etat. Selon elle, il faut attendre de savoir dans quelles conditions va se faire cette ouverture. Est-ce que cela ne va pas permettre aux hommes d'affaires de s'accaparer des médias ? Va-t-il y avoir assez de garde-fous ?, s'interroge-t-elle. Revenant au code électoral, Hanoune salue le fait qu'il interdit le nomadisme politique, non sans plaider également pour le principe de la révocabilité de l'élu n'ayant pas honoré ses engagements. Il faut que dans la loi soit inscrit que le mandat est impératif. Elle critique, par ailleurs, les indépendants, qui constitueraient «un facteur de décomposition». A ses yeux, les indépendants doivent être «exclusivement» représentés par des hommes de science, de lettres ou d'art ou par d'éminentes personnalités politiques. Hanoune enfonce le clou en plaidant pour la suppression des députés de l'émigration qu'elle qualifie de «bidon» et dont les salaires relèvent de «l'escroquerie politique». Elle explique que le vote de l'émigration est affectif sans plus. Hanoune se dit contre aussi le système des quotas «qui a prouvé ses limites ailleurs».