Le PT compte organiser un « rassemblement populaire » le 24 février en cours. «Où va l'Algérie?» C'est par cette célèbre question, empruntée à feu Mohamed Boudiaf, que la secrétaire générale et porte-parole du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune a préféré entamer sa conférence de presse organisée, hier, au niveau du Centre international de presse CIP. Une rencontre tenue à l'issue de la session ordinaire de son comité central réuni ce week-end. En s'interrogeant sur le sort de l'Algérie, Mme Hanoune a voulu ici faire une introduction, lancer un «cri d'alarme», pour justifier sa nouvelle démarche politique. En effet, cette dernière vient de rendre publique une initiative politique interpellant «les partis politiques, les députés, les citoyens, les travailleurs», mais aussi «tous ceux qui estiment que la privatisation est incontournable». Le PT affirme que cette initiative dépasse tout cadre partisan. Son principal objectif, souligne la conférencière, étant «le salut de l'Algérie». «Le pays est au bord du gouffre. La privatisation au profit des travailleurs n'est qu'un leurre. Les richesses du pays, ses compétences et ses potentialités sont à vendre. Cette politique autodestructrice, suicidaire, menace la stabilité précaire du pays», lit-on dans le document du PT. Concrètement, ce parti demande l'ouverture d'un dialogue «serein et responsable» entre toutes les parties concernées, afin d'arrêter «la désertification» du pays, autrement dit de bloquer la privatisation du secteur public: «Il n'est pas trop tard, le gouvernement peut faire marche arrière». Le parti sera-t-il entendu? Et quelle suite aura cette initiative? Des questions que se pose aussi Louiza Hanoune. «Mais il a été de mon devoir, dira-t-elle, de par ma double position de députée et de chef du parti de réagir parce que la menace sur le pays n'a jamais été aussi persistante». Hanoune insiste sur le fait qu'il n'y a, à l'heure où elle parle, aucun contact avec les partis politiques, allant dans le sens de la coordination dans les positions. «Cette initiative est la proposition du PT». «Il se trouve qu'il existe des formations politiques qui appuient la privatisation pour des raisons qui leur sont propres. Elles sont libres de le faire». A qui s'adresse dans ce cas, le PT? Dans le même ordre d'idée, la conférencière reconnaît que le changement ne pourra être imposé que par les partis ayant la majorité au Parlement. Autrement dit, l'alliance stratégique acquise au président Bouteflika. Consciente de ce fait, Louisa Hanoune compte désormais sur la mobilisation de la société civile et les travailleurs. Elle compte dans ce sens organiser un «rassemblement populaire» le 24 février en cours, à l'occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et la création de l'Ugta, «pour dénoncer le bradage programmé des richesses naturelles du pays, traduit on ne peut plus clairement dans l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures». Sur un autre volet, le Parti des travailleurs s'est abstenu de faire le moindre commentaire sur la décision de M. Abdelaziz Bouteflika d'accepter le poste de président honorifique du FLN: «Nous n'avons aucune position sur la question. Au PT, on estime que c'est une affaire personnelle.»