En position de force depuis son élection à la tête du club amateur MCO (CSA), Youcef Djebbari, même s'il a intégré le conseil administratif de la SSP, veut surtout que le MCO sorte la tête de l'eau. Mais cela n'est pas très évident. En tout cas pas tout de suite. Selon Djebbari que nous avons rencontré à la résidence Fellaoucen, beaucoup de boulot reste à faire pour que le Mouloudia revienne aux premiers rangs. «Pour espérer tirer le Mouloudia vers le haut, il faut que le conseil d'administration actuel démissionne. Cela permettra de ramener un sang nouveau. Beaucoup de gens, à Oran et à l'ouest du pays, qui aiment le MCO, veulent injecter leur argent dans le club», dira-t-il avant de revenir aux principales décisions prises lors de la réunion, il y a une semaine, avec Larbi Abdellilah, l'actuel PDG de la SSPA. «Lors de cette réunion, j'ai mis en avant deux préalables : que le capital de la société s'ouvre et que le MCO y soit majoritaire. Il n'est pas normal de fermer le capital à des gens qui ont de l'argent et qui veulent le bien du club. Pour le moment, il y a 19 petits actionnaires mais Mahiaoui, qui a été déposé par l'AG élective, y détient la majorité et ne veut pas lâcher». Les membres du conseil d'administration ayant promis d'honorer ces deux conditions, le boss du CSA-MCO s'était engagé, en contrepartie, à libérer toutes les subventions qui passaient par lui, à commencer par les deux milliards promis par l'APC. Revenant aux actionnaires, Djebbari dira : «l'année dernière, j'avais convaincu quelques hommes d'affaires et autres industriels à acheter des actions. On pouvait alors réunir plus de 10 milliards. C'est un bon début car ils pouvaient mettre plus. Mais maintenant, il faut aller les chercher car la situation du club qui a beaucoup de dettes, plus de cinq milliards à ma connaissance, n'incite pas à la confiance. Un actionnaire sérieux est un homme d'affaires qui veut fructifier ses placements Dans le cas du MCO, il sait qu'actuellement, son argent ira uniquement au remboursement des diverses créances, ce qui n'est pas encourageant». Mais même si ces dettes sont un vrai blocage sur tous les plans, à commencer par la gestion courante du Mouloudia, Djebbari espère convaincre ses pairs pour investir dan le club. L'OUVERTURE DU CAPITAL TARDE À SE CONCRETISER Larbi Abdellilah, dont on dit qu'il représente les intérêts du président déchu Mahiaoui, sait qu'en ouvrant le capital et en permettant au MCO d'y être majoritaire, il ouvre grande la porte devant auxles destinées de la société. D'où les tergiversations qui risquent de nuire à l'équipe. Des tergiversations qui ont pour seul moteur l'argent, chacun voulant défendre ses intérêts. Sur le dos du MCO, bien évidemment. Pour ce qui est du futur, Djebbari dira : «Je ne comprends pas pourquoi on a détruit le club en lâchant ses meilleurs éléments (Berradja, Daoud, Meddahi…) et l'entraîneur (Chérif El Ouazzani) pour faire aujourd'hui un recrutement bâclé. Quand j'aurais entre les mains les destinées du club, je remédierai à tout cela. D'abord, j'ai en tête de coaches et de bons oueurs qui ont promis de venir au MCO dès que la situation du club sera assainie. C'est pour permettre cet assainissement salutaire que nous demandons au conseil d'administration actuel de partir». Ayant eu vent que l'ouverture du capital n'est pas pour demain, le comité des sages du MCO, présidé par Khaled Belarbi-très influent et connu par «Shab El Hassira»-a rompu le silence. «La situation du club n'est pas rassurante, aussi nous exigeons qu'un vrai président prenne les destinées du club. Un président qui assume ses responsabilités et qui ne se laisse pas faire. Notre travail ne consiste pas à nous immiscer dans son travail mais à l'épauler. Les gens doivent savoir que l'élection de Djebbari n'a rien changé à l'histoire puisqu'il n'a pas de pouvoir. C'est toujours la SSPA qui gère les affaires de l'équipe et Abdelillah n'est pas à la hauteur de ce poste». Pour sa part, l'icône du club, Fréha, fustige Tayeb Mehiaoui en le tenant pour responsable de cette déplorable situation. «On ne sait pas où sont passés les milliards de l'Etat et l'argent des sponsors et pourquoi le local du club qui coûte des milliards a été estimé à 300 millions seulement ?». La question reste posée. Et pour ce faire, ce comité des sages menace de recourir à la justice pour mettre la lumière sur cette affaire.