L'Algérie vient de lancer un appel d'offres pour l'attribution de la licence de téléphonie mobile de troisième génération (3G). Quel impact aura cette mesure sur le marché de la téléphonie mobile ? ATM/Mobilis estime qu'elle aura un impact important sur le marché de la téléphonie mobile. WTA/Nedjma indiquera qu'elle contribuera au développement de l'économie nationale alors que OTA/Djezzy refuse pour l'heure de s'exprimer. Mohamed Salah Daâs, responsable de la communication de Mobilis, indique que l'introduction de la norme 3G aura, sans conteste, un «impact important» sur le marché de la téléphonie mobile. Selon lui, c'est tout le mode d'utilisation qui va être remodelé. Il expliquera qu'il sera question de développer un nouvel axe, celui de l'Internet mobile qui prendra toute son ampleur avec l'expansion du haut débit. La 3G c'est aussi, fera-t-il savoir, la recherche mobile, la messagerie mobile sans omettre les applications liées aux réseaux communautaires, avec possibilité d'envoi de photos et de vidéos sur des sites de partage en ligne, voire des chaînes de télévision. Bref, «c'est un ensemble de services qui vont peu à peu se révéler avec les débits fournis par la 3G», dira-t-il. Le même responsable s'est dit optimiste quant à l'obtention du fameux sésame, d'autant que l'opérateur public était «le premier à avoir testé en 2004 avec succès le premier appel sur son réseau expérimental de téléphonie mobile de 3e génération», rappelle-t-il. A propos des prix qui seront appliqués, Mohamed Salah Daâs soulignera que ceux-ci seront fixés non seulement au prorata du coût de la licence mais aussi en fonction de l'investissement consenti. Au sujet du cahier des charges, il dira que Mobilis se prononcera une fois le fameux document récupéré au niveau de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (chose faite hier). Reprenant les déclarations du directeur général de Wataniya Télécom, Joseph Ged, Ramdane Djazaïri, responsable de la communication de cet opérateur, indiquera que la 3G aura «un impact positif sur la connectivité des appareils et contribuera à la réduction des coûts pour les entreprises». La diminution des coûts et délais contribuera, ajoutera le même responsable, au développement de l'économie nationale. Notre interlocuteur assure que Nedjma était prête à investir massivement pour développer un réseau ultramoderne de téléphonie mobile de troisième génération. Pour lui, il ne fait pas l'ombre d'un doute que cette nouvelle norme donnera un coup d'accélérateur au marché de la téléphonie mobile. Et pour cela, «Nedjma est disposé à augmenter ses investissements pour développer cette nouvelle norme» afin d'offrir des services de standard international à des prix abordables pour le consommateur algérien. Hamid Grine, responsable de la communication d'Orascom Télécom Algérie (OTA), s'est refusé à tout commentaire concernant cette nouvelle technologie. Il faut souligner qu'au lendemain de l'annonce par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication du lancement prochain de la 3G, OTA avait déclaré que l'opérateur est prêt et n'attend que la publication du cahier des charges dans le journal officiel. Point besoin de promptes enquêtes pour dire que l'introduction sur le marché algérien de cette nouvelle technologie profitera aussi aux vendeurs de terminaux de marques étrangères (Samsung, LG, Nokia). Ces derniers miseront sur le renouvellement de leur matériel pour faire du volume. En valeur, le marché de la téléphonie mobile dans notre pays a atteint quelque 290 milliards de dinars l'année dernière en termes de chiffre d'affaires global. Importante à plus d'un titre, la 3G va faire augmenter la part de la data et ouvrira la voie à des usages que ne permettaient pas d'obtenir les débits des réseaux 2G et destinés à générer de nouveaux revenus pour les opérateurs. Rappel : le passage à la 3e génération s'est fait après un long débat entre ceux qui défendent l'idée de la 3e génération et ceux qui réclamaient carrément un passage vers la 4e. Finalement, l'Algérie s'est mise à la norme de la 3G pour des raisons purement «économiques», a argué, le mois dernier, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication.