Plus de 10.000 missiles sol-air se sont volatilisés en Libye depuis le début de la révolution contre le régime du libyen ! C'est l'amiral Giampaolo Di Paola, le président du Comité militaire qui regroupe les chefs d'état-major des pays de l'Otan, qui l'affirme dans un entretien accordé à Der Spiegel, l'hebdomadaire allemand. Il y évoque «une sérieuse menace pour l'aviation civile» si ces missiles sol-air à guidage infrarouge et d'une portée de 4 km, tombent entre de mauvaises mains «du Kenya, en Afrique, à Kunduz» en Afghanistan. Samedi, le général Mohamed Adia, chargé de l'armement au sein du ministère de la Défense du Conseil national de transition (CNT), a évoqué, à Benghazi, la moitié du chiffre donné par l'amiral. «5.000 SAM-7 sont toujours manquants» et «malheureusement, il est possible que certains de ces missiles soient tombés entre de mauvaises mains (...) à l'étranger». Il était interrogé sur le risque que de telles armes susceptibles de servir à des attentats contre des avions civils tombent entre les mains d'Al-Qaïda. «Sur les 20.000 SAM-7 de fabrication soviétique ou bulgare, achetés par Kadhafi, plus de 14.000 ont été soit utilisés, soit détruits ou sont aujourd'hui hors d'usage. Près de 500 ont été retrouvés par les forces du CNT qui les ont neutralisés», dit-il. Plusieurs pays se sont inquiétés de la dissémination de ces missiles sol-air de courte portée et de leur utilisation par des groupes terroristes, en particulier Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), contre des avions civils. Selon un rapport du département d'Etat américain, plus de 40 avions civils ont été touchés par des missiles sol-air portables depuis les années 1970. Certains experts anti-terroristes redoutent que ces armes n'alimentent les conflits dans la région du Sahel. Du boulot en perspective pour les Américains et les Européens. Outre ces Sam, comparables au missile américain Stinger qui font peur à la communauté internationale et les armements libyens distribués par Kadhafi à ses partisans (deux millions de Kalachnikov), de nombreux stocks d'armes et de munitions de l'armée libyenne, pillés depuis début en février, sont dans la nature. Le pays serait-il assis sur une poudrière ? Sans aucun doute ? D'autant que les experts de l'OTAN et du CNT ne pouvaient pas ignorer l'absence totale de surveillance des arsenaux de Kadhafi, dont certains à la pointe de la technologie. En 2005, suite à la levée de l'embargo, la France a vendu pour un total de 210 millions d'euros en armement à Kadhafi et l'Italie pour plus de 270 millions d'euros. C'est dans cette «ambiance» faite d'inquiétudes et de situation «désespérée» pour les habitants de Syrte, Bani Walid, Sebha, Misrata et Tripoli qui ne savent plus pour quel «pouvoir» se vouer que l'OTAN annonce sa fin de mission militaire en Libye. Même si Kadhafi qu'elle a voulu éliminer court toujours. L'Alliance pourrait commencer à replier ses troupes cette semaine, selon le général Carter Ham, haut commandant des forces américaines pour l'Afrique.