La fatigue chronique peut littéralement "tomber" sur un individu jusque-là en bonne santé, souvent après une infection. La personne se plaint alors d'une grande lassitude physique accompagnée notamment de douleurs articulaires, de troubles de la mémoire et du sommeil. Ce syndrome touche en premier lieu de jeunes adultes, surtout de sexe féminin. Depuis longtemps, les médecins s'intéressent à son origine, évoquant plusieurs types de facteurs d'ordre psychologique, infectieux, environnemental ou hormonal. L'équipe de Vincent Lombardi, du Whittemore Peterson Institute de Reno (Nevada), vient peut-être de la découvrir, en identifiant un lien entre cette fatigue et un virus, plus exactement un rétrovirus appelé XMRV (qui est apparenté à des virus de la leucémie murine). Les résultats de ses travaux sont publiés dans la revue Science. Dans cette étude, le génome du XMRV a été détecté dans certains globules blancs du sang de 68 patients sur les 101 analysés (67 %) et dans seulement 8 échantillons sur 208 provenant de sujets contrôles sains (3,7 %). Des anticorps dirigés contre ce virus étaient présents chez les patients. Le virus, identique à plus de 99 % à celui retrouvé chez les malades souffrant de cancer de la prostate, était présent et actif aussi bien dans les lymphocytes B que dans les lymphocytes T. Lors de tests in vitro, en laboratoire, il pouvait infecter les cellules soit sous forme libre, soit par transmission de cellule à cellule.