Pas moins de 160 élèves ont rejoint le 13 septembre dernier les bancs des classes. Le général major Gaid Salah avait annoncé le 25 juin dernier à l'occasion de la sortie de trois promotions de l'Académie militaire interarmes (AMIA) de Cherchell, présidée par le président de la République, les informations qui circulaient sur le sujet. . « L'ouverture de l'école des cadets de l'armée a été décidée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale », avait- il alors déclaré. « L'école des cadets de la nation remplacera l'ancienne «école des cadets de la Révolution». L'appellation change mais pas l'esprit qui préside à la formation qui allie des cours où les valeurs de la maîtrise des techniques et la transmission des valeurs patriotiques feront bon ménage. «Ce sera une des sources de formation de notre élite et une bonne initiative à laquelle nous avons alloué toutes les ressources nécessaires», a-t-il encore affirmé. Dix écoles dont trois lycées formeront l'ossature de ces nouvelles écoles dont les élèves seront sélectionnés par concours. Les écoles furent créées alors que le combat libérateur n'avait pas pris fin. En mars 1961, l'état-major de l'ALN avait mis en place ces cadres de formation et de prise en charge. Implantées sur les frontières Est et Ouest, elles furent destinées aux enfants de chouhadas et de réfugiés qui vivaient au diapason des unités combattantes. Elles étaient conçues comme un creuset pour renforcer le sens patriotique des jeunes et fournir l'encadrement de l'Algérie indépendante. En mai 1963 fut créée l'école nationale des cadets à Koléa qui était une sorte de lycée. Le romancier Yasmina Khadra venu de Tlemcen évoque dans son livre l'écrivain des aspects de la vie et de la scolarité. Inaugurée par Houari Boumediene alors ministre de la Défense, elle accueillait les élèves qui provenaient des écoles de Tlemcen, Laghouat et Guelma. Elle accueillera, à sa première rentrée une année après, 500 élèves âgés de 10 à 16 ans. Au fil du temps, elle s'ouvrira à d'autres catégories sociales : les fils de chouhadas représenteront la minorité des inscrits. Combinant l'enseignement général et les matières militaires, la formation de qualité faisait même place aux arts et aux métiers techniques. La tutelle était double, celle du ministère de la Défense et sur le plan pédagogique celle du ministère de l'Education. Les cadets de la révolution au bout d'un cycle qui culminait avec le Bac avaient la possibilité de rejoindre les universités et les instituts de formation supérieure de l'ANP comme l'AMIA, l'école d'administration militaire d'Oran, l'ENITA etc. Ses cadres ont depuis constitué l'encadrement de l'ANP et d'autres secteurs de la vie économique et sociale. A ce titre, elles furent de véritables pépinières de cadres. La réhabilitation de ces écoles est un aspect de la professionnalisation de l'armée algérienne qui a toujours cherché à intégrer des compétences jeunes dans ses rangs. Elle traduit également le souci de préserver les traditions basséés sur la discipline et l'efficacité.