Une première depuis des années. Un attentat a ciblé hier les Pasdaran, les gardiens de la révolution, le corps d'élite de l'Armée iranienne, à Sarbaz, une ville de Sistan-Baloutchistan, une province sunnite frontalière de l'Afghanistan et du Pakistan. Ali Larijani, le président du parlement iranien, accuse les Etats-Unis. La télévision évoque « une implication directe du gouvernement britannique (...) qui organise aide et équipe des terroristes professionnels». 29 personnes, dont six membres de l'état-major des Gardiens de la révolution ont été tuées. 28 ont été blessées selon le ministère de l'Intérieur. «Entre 30 et 35 personnes » estime Mohammad Marzieh, le procureur général de Zahedan, chef-lieu de la province. 70 tués selon la chaîne de télévision américaine NBC. Ils participaient selon le président du parlement iranien Ali Larijani, cité par la télévision, à une réunion avec les chefs de tribus de la province pour préparer une rencontre destinée à sceller une réconciliation entre les chiites et les sunnites qui sont conflit ouvert depuis des années : les seconds, une minorité, s'estimant victimes d'une violente répression menée par les premiers, la majorité. Selon la chaîne publique Press TV, «l'assaillant, un élément d'un groupe d'artisans locaux avec lesquels une délégation des gardiens de la Révolution était venue s'entretenir, a mis à feu les explosifs qu'il portait sur lui » à l'entrée du centre de conférence. Selon l'agence IRNA, le général Nourali Shoustari, le commandant adjoint des forces terrestres des Gardiens de la révolution islamique et premier responsable de la force d'élite Al Qods et Rajab Ali Mohammadzadeh, commandant en chef du corps d'élite dans la province, comptaient au nombre des morts. Les Gardiens de la révolution accusent dans un communiqué « l'oppression mondiale, c'est-à-dire les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, d'avoir provoqué les éléments à son solde » pour commettre cet attentat. Le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement, Allaeddine Boroujerdi, accuse « les Etats-Unis d'être derrière les groupes terroristes » notamment Joundallah qui a revendiqué l'attentat selon l'agence Isna. Ce groupe (les Soldats de Dieu », un groupe rebelle sunnite dirigé par Abdolmalek Righi) n'est pas à son coup d'essai. Il était derrière plusieurs attentats à la bombe depuis le 14 décembre 2005, date d'une tentative d'assassinat du président Mahmoud Ahmadinejad en visite dans la région. Dont celui qui a fait 25 morts et 120 blessés dans une mosquée chiite à Zahedan, la capitale de cette province dite « dangereuse » le 28 mai dernier. « L'objectif des terroristes est de perturber la sécurité dans la province de Sistan-Balouchistan. Cela montre qu'ils ne veulent pas que la province se développe sur le plan économique » déclare M. Larijani laissant entendre que les Gardiens de la révolution vont « réagir » pour instaurer la sécurité dans la région. Selon un communiqué du Conseil de la sécurité nationale, qui dépend du ministère de l'Intérieur, « les responsables de cette action inhumaine et tragique seront arrêtés et punis ». Les gardiens de la Révolution parlent d' « éléments étrangers » liés aux Etats-Unis et la Grande Bretagne. Jundollah un mouvement qui est lié à Al Qaïda, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne selon Téhéran, aurait-il choisi la veille de la réunion à Vienne entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Etats-Unis, France, Russie, Grande-Bretagne, Chine) et l'Allemagne pour saboter des nouvelles discussions à Vienne sur le dossier nucléaire ?