Onze personnes ont été tuées hier matin dans l'explosion d'une bombe au passage d'un autobus des Gardiens de la révolution à Zahedan, chef lieu de la province de Sistan-Balouchistan (sud-est), a rapporté l'agence officielle Irna. La bombe placée dans une voiture de marque Paykan a explosé au passage d'un bus transportant les employés de la base Mir-Mohseni des forces terrestres des Gardiens de la révolution, selon un témoin cité par Irna. Selon ce témoin, des assaillants ont d'abord arrêté le bus en tirant à la mitraillettes contre le véhicule avant que la bombe n'explose. Selon l'agence Isna, qui cite un commandant local, "un des assaillants a été arrêté avec l'aide de la population". "Dans l'attentat aveugle de ce matin, onze personnes sont tombées en martyr", a déclaré le commandant Mohammad Javad Asna-Ashari. Dans un premier temps, l'agence Irna avait fait état de 18 morts et d'un nombre non précisé de blessés. L'autobus appartenait aux Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime. La bombe placée dans une voiture de marque Paykan a explosé au passage d'un bus transportant les employés de la base Mir-Mohseni des forces terrestres des Gardiens de la révolution, selon un témoin cité par Irna. Selon ce témoin, des assaillants en moto ont d'abord arrêté le bus en tirant à la mitraillette contre le véhicule avant de faire exploser la bombe à distance. Selon l'agence Isna, qui cite un commandant local, "l'un des assaillants a été arrêté avec l'aide de la population". C'est la première fois, qu'une opération d'une telle ampleur est menée en pleine ville contre des militaires iraniens par un groupe extrémiste. Réputée pour être un lieu de contrebande de stupéfiants, la province de Sistan-Baloutchistan, située en bordure du Pakistan et de l'Afghanistan, a été le théâtre ces derniers mois de plusieurs attaques et rapts, attribués aux partisans d'Abdolmalek Righi qui dirige le groupe sunnite extrémiste Joundollah (soldats de Dieu), proche des Talibans. La province compte une importante minorité sunnite, alors que plus de 90% des 70 millions d'Iraniens sont des musulmans chiites. Les sunnites se concentrés dans les provinces frontalières de Sistan-Balouchistan au Khouzistan (sus-ouest) et au Kurdistan (ouest). Le groupe Joundallah s'est manifesté en décembre 2005 en enlevant neuf soldats près de la frontière avec le Pakistan, avant de libérer huit d'entre eux, tuant le neuvième. En mars 2006, le groupe a tué 22 personnes qui circulaient en voiture sur une route non loin de la frontière avec le Pakistan. En mai de la même année, le groupe avait tué douze passagers de quatre voitures dans la province de Kerman (sud-est), voisine avec le Sistan-Balouchistan. Enfin, à la veille des élections locales du 15 décembre, une voiture piégée avait explosé à Zahedan tuant une personne. En novembre dernier, les autorités ont exécuté publiquement six membres du groupe Joundallah dans les villes de Zahedan et Iranshahr, dans le sud-est de l'Iran. Les autorités iraniennes accusent régulièrement la Grande-Bretagne et les Etats-Unis de soutenir des rebelles appartenant à des minorités ethniques dans les provinces frontalières de l'Iran, au Sistan-Balouchistan mais aussi au Khouzistan et Kurdistan, frontalières avec l'Irak et qui comptent respectivement des minorités arabe et kurde. La province pétrolière du Khouzistan, qui compte également une importante minorité sunnite, a également été le théâtre de plusieurs attentats du même type depuis deux ans. Plus de sept personnes ont été exécutées ces derniers mois à Ahvaz pour plusieurs attentats commis en janvier 2006 dans lesquels huit personnes avaient été tuées et 45 blessées. Le ministre iranien des Renseignements, Gholamhossein Mohseni Ejeie, a déclaré le 8 février que ses services avaient identifié 100 espions qui cherchaient à fournir des informations militaires et politiques aux Etats-Unis et à Israël. Il avait ajouté que ces personnes "opéraient dans les régions frontalières de l'Iran".