Photo : Fouad S. C'est sous un soleil de plomb à l'esplanade de Riad El Feth (OREF) que nous avons rencontré un dessinateur français. Il s'agit de Philipe Brocart, celui-ci n'a pas refusé de répondre à quelques questions. Ce dessinateur et intervenant dans les écoles est ravi de se retrouver pour la 2e fois en Algérie et tout particulièrement «heureux» de participer à la seconde édition du festival international de la bande dessinée (FIBDA) qui s'est tenu du 14 au 18 octobre 2009. Il s'assigne à encadrer et former des candidats de différentes tranches d'âges, à des domaines de la pratique de la bande dessinée. Parlez-nous de Philipe Brocart. J'ai fait des études à l'école des Beaux Arts de Paris, je me suis ensuite spécialisé dans la bande dessinée avec pour thème la période médiévale, puis j'ai fait de l'enseignement. C'est à ce moment-là que j'ai trouvé ma voie, car j'adore transmettre le savoir, aux enfants en particulier. Les pays européens ont compris que la bande dessinée est un moyen d'expression pédagogique à même de contribuer à l'éducation de nos sociétés, ce qui n'est pas le cas d'autres pays moins développés qui n'encouragent pas ce 9e art. Que répondez-vous à cela ? Ma participation à ce festival m'a permis de constater de la part des organisateurs, un intérêt particulier et une volonté de faire valoir la bande dessinée algérienne. Le FIBDA a réussi à réunir, en même temps et dans le même endroit, autant d'artistes de différentes nationalités. C'est énorme. Nous avons appris que vous avez épuisé toutes vos créations, qu'en est-il ? J'ai effectivement écoulé les 25 albums que j'ai ramenés avec moi de France. Ces albums sont une invitation directe à l'initiation du dessin en général et à la bande dessinée en particulier. Cela prouve que le public algérien a soif de bande dessinée, il en raffole même, chose qu'on retrouve moins en France. Pourquoi y a t-il moins d'engouement en France ? La bande dessinée en France est un art enseigné dans les différents établissements scolaires, donc le public maitrise le sujet. Seulement aujourd'hui, le progrès aidant, avec l'expansion technologique, le jeune public français préfère carrément s'amuser avec d'autres jeux interactifs et «High Tech». Comment avez-vous trouvé l'accueil du public ? Phénoménal ! Quand on a un public aussi chaleureux et aussi actif, on cède volontiers à ses sollicitations et parfois on s'oublie. Pour ma seconde visite à Alger, je repars satisfait de mon travail. C'est magnifique. Un mot sur le festival ? En l'espace de cinq jours seulement, le public algérien a vécu des moments forts et s'est imprégné du riche patrimoine culturel de la bande dessinée. Je souhaite que ce festival soit pérenne et que tous les bédéistes africains soient mis en avant pour qu'ils puissent s'exprimer et qu'on édite leurs albums. Ce festival a réussi également à mettre en valeur la BD africaine qui est connue par son originalité. Sans ambages, je suis en admiration devant le professionnalisme du comité d'organisation de ce festival. Bravo ! Des projets en vue ? J'aimerais bien revenir en Algérie afin de faire profiter des établissements culturels de mon expérience. Etant donné que je collabore épisodiquement avec certaines écoles privées et publiques en Algérie à l'instar de l'école «la Marjolaine», j'aimerais que l'on adapte mes albums comme support pédagogique.