Installé sur l'esplanade de Riad El Feth, le Festival international de la littérature et du livre de jeunesse (Feliv) a signé sa 3ème édition jeudi dernier en ouvrant ses portes au grand public. Avec plus de 100 éditeurs algériens et étrangers et ayant pour objectif la promotion de la lecture au sein des jeunes, ce festival, pour sa 1re journée, s'est distingué par son originalité et son esprit fun. En plein milieu de l'esplanade et sous un soleil tapant, plusieurs maisons d'édition ont pris place sous les chapiteaux qui leur sont réservés. A l'entrée de ce vaste espace aménagé pour le festival trônent les stands de l'ENAG et de l'ANEP, deux maisons d'édition étatiques. Sur les étalages, la même sélection d'ouvrages proposés lors du Salon du livre (SILA). Des bandes dessinées, des livres d'histoire et des romans d'auteurs algériens mais cela n'attire pas grand monde. Les visiteurs ne sont pas vraiment au rendez-vous à cause de la période des examens de fin d'année. «Pour le 1er jour, le vide se fait vite sentir. C'est la période des examens et les parents n'ont vraiment pas la tête à cela. Mais à mon avis tout rentrera dans l'ordre dans quelques jours», nous déclare un jeune homme. Dans les stands, tous les artifices sont permis pour attirer la curiosité des gens. Des Beaux livres bien mis en avant avec des thèmes aussi artistiques que variés. Il y en a pour tous les goûts, des ouvrages sur la peinture, la photographie, le cinéma et même sur des régions de notre pays. Au milieu de l'espace, des enfants se bousculent devant les jeux proposés par le Feliv tandis que d'autres ont trouvé refuge dans la petite salle de travaux manuels pour s'adonner au coloriage et à la peinture. Hakima, une jeune maman avec ses deux enfants en bas âge nous déclare : «Je trouve cet espace vraiment convivial. Les enfants ont craqué en voyant des crayons de couleur et des feuilles blanches mis à leur disposition. Dommage qu'il n'y ait pas d'éducatrices parce que là je suis coincée pour les garder», dira-t-elle. A ses côtés, un couple avec leur petite fille semble bien savourer ce petit moment de partage, «nous sommes en plein air, il fait bon, nous attendons seulement que notre petite Lilia termine son dessin», déclare le jeune papa. Du côté des stands, les visiteurs tardent à se montrer. Pourtant, aux éditions Dalimen, de grands efforts sont fournis. «Nous n'en sommes qu'au 1er jour. Notre maison d'édition s'est bien préparée à cet événement de grande envergure vu qu'il est adressé aux jeunes que nous visons depuis nos débuts. Pour cette année, nous avons publié une série de livres du genre histoire romancée de Josiane Lahlou ainsi qu'un livre que je qualifie de coup de cœur. Il s'agit du livre d'Abès et de Ratiba Aberkane qui aborde le sujet des enfants trisomiques. Avec son titre, Ils ont quelque chose en plus…, il m'a vraiment plu et je crois que c'est le meilleur moment pour le faire découvrir aux gens», déclare Mme Dalila Nedjam, responsable de Dalimen. Sur les étalages, Massinissa, le lion de Numidie, Dans l'ombre d'Al Mansour, maître de l'Andalousie de Josiane Lahlou et le Guide anti-langue de bois ! de Abdelhafid Azzouz alors que, dans la catégorie Beaux livres, on retrouve De Sitifis à Sétif de Karim Chaibi et Algérie vaste, captivante, diversifiée d'Ali El Hadj Tahar. On peut aussi se payer les deux numéros de la revue de bandes dessinées El Bendir ainsi que les œuvres d'Omar Zelig, Slim et le Hic. Du côté des éditions Babel, la qualité est très présente avec des œuvres d'Ibn Khaldoun et de Mahmoud Darwich. Petit coup de cœur du Feliv : le stand des éditions Mediterranean sea door ou le MSD. Avec une série de contes kabyles, M. Boualem Ben Ferhat compte bien revaloriser le patrimoine oral de sa région. «Pour l'instant, je suis le seul auteur de MSD. C'est des contes de mon village et de toute la région de la Kabylie. Ecrits en français, les contes sont accompagnés d'un CD en tamazight. Dans le futur, je compte enrichir mes ouvrages avec une transcription en tamazight», dira-t-il. Par ailleurs, le Feliv, comme à l'accoutumée, a aussi dressé sa scène en plein air qui accueillera chaque soir des représentations théâtrales pour enfants et cela à partir de 19h. A l'intérieur de l'espace, une salle de conférences est aménagée pour les rencontres littéraires ainsi qu'une salle pour les professionnels. Avec une ambiance de vacances et une bouffée d'air frais qui s'invite chaque soir, le Feliv, avec son atmosphère décontractée, promet de séduire les jeunes… une fois le cap des examens franchi, bien sûr ! W. S.