Nous sommes obligés de nous faire aider par nos parents pour porter ce lourd fardeau», affirme Islam élève en 4e année primaire. La raison : des enseignants exigent de leurs élèves d'amener toutes leurs affaires au cas où ils changeraient le programme le Le cartable des élèves du primaire continue d'être une charge difficile à porter. Son poids allant entre 8 à 12 kilos cause parfois de graves malformations à la colonne vertébrale notamment pour les enfants fragiles ou présentant des prédispositions. Les médecins scolaires ont déjà recensé 257 cas de déformation de la colonne vertébrale (scoliose) qui seraient dus à la lourdeur du cartable. Je souffre quotidiennement du poids de mon cartable. J'habite dans une cité loin de mon école et je fais plusieurs kilomètres de marche en portant plus de huit kilogrammes, ce qui me fait perdre mon équilibre», témoigne un élève de 5e année primaire à l'école Boulouh de Kouba. D'autres écoliers qui subissent le même calvaire pointent du doigt le programme scolaire et les exigences de leurs instituteurs. «Nous avons chaque jour un programme et un emploi du temps précis mais nous ramenons avec nous les livres de technologie, d'éducation civique et islamique, de géographie et d'histoire, ainsi que les livres de maths et d'arabe sans oublier, bien sûr, tous les cahiers afférents à ces matières. Nous sommes obligés de nous faire aider par nos parents pour porter ce lourd fardeau», affirme Islam élève en 4e année primaire. La raison : des enseignants exigent de leurs élèves d'amener toutes leurs affaires au cas où ils changeraient le programme le jour même. Mais les instituteurs se défendent de ne faire qu'à leur tête. «La dernière réforme qui a touché les horaires scolaires suite à l'introduction du week-end semi-universel a perturbé nos programmes», affirme un enseignant d'une école primaire à Oued Semmar. Conséquence : «Nous accordons 45 minutes pour au moins trois matières en une séance», se plaint une enseignante de l'école des Bananiers pour qui l'emploi du temps doit être revu. Pourtant, le problème de la lourdeur des cartables a été évoqué par le ministre de l'Education lors de la précédente année scolaire. Il a même affirmé que ce problème sera réglé prochainement en consacrant un casier pour que chaque élève puisse y laisser une partie de ses affaires. A cet effet, le ministre avait invité les responsables des écoles à collaborer avec les présidents des Assemblées populaires communales (APC) en vue de «doter chaque école primaire, dans la mesure du possible, de ces casiers à compter de la rentrée 2009-2010». LES MÉDECINS METTENT EN GARDE Toutefois, la rentrée scolaire est entamée et point de casier. Contactée, la Direction de l'éducation d'Alger estime que l'aménagement des tiroirs relève de la seule responsabilité des APC. Pour l'heure, les cartables des écoliers du premier palier restent pesants. Une situation que déplorent les parents d'élèves devant le danger qui guette leurs progénitures. Car comme le souligne le Dr S.Hamidi, « le dos de l'enfant est un problème capital, à ne pas prendre à la légère, car ce dos est en pleine croissance et donc particulièrement vulnérable». «Le poids d'un cartable, selon notre interlocutrice ne devrait, en aucun cas, dépasser 10% du poids d'un enfant », précise-t-elle. Bien qu'il n'existe pas de réglementation en la matière, la limite conseillée pour le poids d'un cartable se situe entre 10 et 15% du poids de l'enfant (cette limite de 10% a été définie en 1977 en Allemagne). Ce qui veut dire que le cartable idéal pour un enfant d'environ 20 kilos ne doit pas dépasser les 2,5 kilos, pour un enfant de 30 kilos les 3,5 kilos et pour un enfant de 50 kilos les 6 kilos.