Une cérémonie à laquelle ont pris part le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, des anciens moudjahidine et des représentants de corps diplomatiques, a été organisée dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, au siège du ministère des Affaires étrangères, en commémoration du 55e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Cette commémoration, initiée par l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a été marquée par une conférence donnée à l'occasion par le moudjahid et ancien diplomate Abdelkader Bouselham. Le rôle actif joué par la diplomatie algérienne pendant la révolution pour faire connaître la cause algérienne à travers le monde, a constitué le gros de la conférence du moudjahid Bouselham. Ainsi, il a cité les efforts et déplacement entrepris par Hocine Ait Ahmed dans quelques pays étrangers au lendemain du déclenchement de la Révolution, et reconnaîtra que «jamais dans l'histoire des pays colonisés, un mouvement révolutionnaire n'a connu un tel écho mondial en un laps de temps». Le conférencier cite à ce propos la question algérienne évoquée au congrès de Bandung (Indonésie) et à l'Assemblée des Nations unies, un an après le déclenchement de la guerre de Libération nationale. L'approvisionnement en armes était également évoqué par cet ancien diplomate. Il souligne à ce sujet que le bateau «Dina» avait acheminé quelque 500 tonnes d'armes au mois de janvier 1955 vers le Maroc et l'Algérie. L'orateur rapporte que la bataille de l'Oranie et les offensives du nord-constantinois avaient été accomplies par ses mêmes armes acheminées de l'Orient vers l'Afrique du nord. Aussi, le conférencier n'a pas manqué de rappeler l'apport des pays frères et amis pour la révolution algérienne. Il note notamment, l'apport du Maroc par la position de son Roi, Mohammed V, l'Egypte, la Libye, mais surtout de l'Irak. Il dira à propos de ce dernier pays que «60% du budget du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) était en provenance de l'Irak». A cela s'ajoutent la Chine et le Ghana qui furent les premiers pays à reconnaître le GPRA. Le moudjahid a insisté dans sa conférence sur la nécessité d'écrire l'Histoire et de préserver la mémoire collective du peuple algérien et de l'enseigner pour les générations montantes. «Les futures générations doivent se rappeler que l'indépendance du pays a été arrachée au prix de lourds sacrifices du peuple algérien pendant 132 années de colonisation et de répression», a-t-il insisté. Notons que la commémoration a été marquée également par la levée des couleurs nationales, le dépôt d'une gerbe de fleurs et la lecture de la Fatiha à la mémoire des martyrs.