Cet artiste est né en 1956, il est clarinettiste, il est l'un des acteurs majeurs du jazz et des musiques improvisées depuis la fin des années 70. Ambitieux, il compose des textes pour la musique, le cinéma, le théâtre et même à la danse. C'est avec sincérité et humilité qu'il a accepté de nous accorder cet entretien. A quelle école de jazz vous rattachez-vous ? Difficile de répondre mais nous nous sommes imprégnés de différentes écoles de jazz que ce soit en France où ailleurs. Parlez-nous de votre parcours artistique... J'ai débuté, très jeune, dans le domaine de la musique. Je voulais être à l'époque un batteur. Puis au fil des temps j'ai découvert le jazz et je suis tombé amoureux de cette musique. A vrai dire, je jouais un peu partout, une occasion d'améliorer mes revenus. Puis, j'ai commencé à composer tout d'abord pour le cinéma, le théâtre et même pour l'art chorégraphique. Depuis, les cinéastes et autres spécialistes font appel régulièrement à mes services. Dans le jazz ce qui est important, c'est la liberté de jouer et d'improviser sur scène, comment cette libération se traduit-elle dans votre interprétation ? Avec le quart, et on a un des repères, on ne joue jamais deux concerts de la même façon. La musique est assez ouverte, on adore discuter, créer, écouter, observer mais jamais imiter. Comment définissez-vous la complicité des musiciens dans votre formation ? Il faut savoir que j'ai réuni ces musiciens en fonction de certains critères. Je dois admettre que j'adore leur façon de jouer, en plus, ils sont des amis de longue date (plus de 20 ans qu'on joue ensemble). Cette complicité est née aussi de l'échange musical. Quelle est la situation du jazz dans la musique d'aujourd'hui marquée par la chanson pop et la chanson sentimentale ? En ce moment, le champ de la musique jazz se réduit en France et même en Europe. Il y a moins de manifestations et d'événements culturels qui accordent de l'intérêt à ce genre de musique. La raison est que ce genre de musique est considéré comme étant une musique désuète, dépassée et surtout peu lucrative. Que suggérez-vous pour parer à cela ? On souhaite que les institutions culturelles insèrent dans leur programme annuel des concerts et des spectacles de jazz. Le jazz tire ses origines de la culture africaine, quelle est votre idée sur cette origine du jazz puisque vous êtes sur le sol africain en Algérie ? Certes, le jazz détient ses origines du continent africain mais il existe aujourd'hui des écoles de jazz qui sont implantées un peu partout dans le monde entier. Au cours de mes déplacements, j'ai constaté que le jazz est profondément ancré dans les habitudes et les us et coutumes du Burkina Faso, c'est magique ! Des projets en perspective ? Nous donnons, ces jours-ci, une lecture jazz à Besançon en compagnie du comédien Jacques Bodafé à l'occasion du festival des musiques libres. Puis, je repars à Poitiers pour diriger un orchestre dans l'œuvre que j'ai écrite « La langue d'après Babel ». J'effectue ensuite une série de spectacle en France jusqu'à mi-décembre. Je compose actuellement une chanson pour un réalisateur connu en France. Un mot sur votre première visite à Alger… Un très beau pays. Un climat doux. Des gens courtois. Bizarrement je ne m'attendais pas à cela. Dans mon imagination, Alger dispose d'un style architectural similaire à d'autres pays limitrophes à l'exemple du Maroc ou de la Tunisie. A ma grande surprise, j'ai découvert une ville qui ressemble beaucoup à la Havane à Cuba.