Même si officiellement la date de la tripartite n'est pas encore fixée, certaines sources patronales avancent que le gouvernement aurait proposé à ses partenaires socio-économiques de se réunir le 3 décembre. Cette date semble convenir à plus d'un titre au patronat. En effet, les cinq organisations patronales concernées par cette rencontre (CNPA, CAP, CGEA, CIPA et SEVE) souhaitent son organisation le plus tôt possible pour débattre des questions en relation avec l'environnement économique. En concertation permanente, les partenaires économiques signataires du pacte économique et social convergent sur la nécessité de remettre les outils de production en route afin de booster les entreprises algériennes publiques soient-elles ou privées. REVALORISATION DU SNMG : LE OUI …MAIS DU PATRONAT L'accord de principe quant à la revalorisation non seulement du SNMG mais d'une façon générale des salaires puisqu'il est question d'achever les conventions de branche qui étaient mises en instance existe. Le patronat n'est, certes, pas contre le relèvement du SNMG mais il fixe comme condition sine qua non la relance économique et la consolidation du patriotisme économique. «Nous nous sommes mis autour d'une table et nous avons fait le tour d'horizon sur tous les problèmes auxquels font face aujourd'hui les entreprises et nous sommes sortis avec un consensus sur ce qui va être débattu lors de la prochaine tripartite», nous a indiqué M. Mohamed Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA). Ce dernier a précisé qu'il n'y aura pas de plateforme unifiée qui comportera toutes les préoccupations du patronat mais chacune des organisations soumettra individuellement ses prépositions à la chefferie du gouvernement. La CNPA a remis justement, hier après-midi, ses suggestions qui se résument en trois principales préoccupations à savoir, l'assainissement de la situation des entreprises, assurer la pérennité aux entreprises nationales par la promotion et le développement de la production des biens et services, et ce, à travers les dispositifs mis en place par les pouvoir publics. La CNPA souhaite également revoir le comportement des banques qui, selon son président, va au sens contraire des attentes des opérateurs économiques. Il est impératif, soutient M. Naït Abdelaziz, de relancer le débat sur la conduite réelle des réformes introduites par les pouvoirs publics qui «tardent à donner leur fruit». Il est opportun également de son point de vue de discuter lors de la tripartite des retombées des mesures contenues dans la loi de finances complémentaire de 2009 et dans celle de la loi de finances de 2010 sur le monde des affaires et particulièrement sur les entreprises nationales. Sur la révision à la hausse du SNMG, le président de la CNPA a souligné que celle-ci devrait dépendre de la situation des entreprises. Selon ses estimations, la revalorisation du SNMG ne doit pas dépasser les 30%, soit un maximum de 15 000 DA. «Il faut voir si l'entreprise pourrait supporter cette nouvelle charge», a-t-il dit. ASSURER LA PÉRENNITÉ DE L'ENTREPRISE La Confédération nationale du patronat (CAP) espère, elle aussi, beaucoup de la tripartite. Son président Boualem M'rakech soutient que plusieurs questions considérées comme tabou seront soulevées. «Nous devrions discuter des paramètres et des dispositions à mettre en place afin d'équilibrer le pouvoir d'achat et d'améliorer la situation des entreprises». Selon M'rakech, les décideurs doivent entrevoir des actions susceptibles de donner de l'élan à la relance économique. Il prône la mise en place de mécanismes drastiques qui assureront aux entreprises une croissance de leur productivité. «Nous sommes dans une démarche nouvelle. Celle de compter sur soi même si pour cela nous pensons développer au cours de cette tripartite des propositions qui vont dans le cadre du renforcement de la production nationale et de la préférence nationale». Pour M. M'rakech, il ne suffit pas d'augmenter le SNMG mais il faut mettre des mécanismes afin de maîtriser l'inflation et bien évidemment éviter la faillite des entreprises. Le président de la CIPA, M. Abdelaziz M'henni, insiste, pour sa part, sur la préservation de l'outil de production et sur la pérennité de l'entreprise. Ce qui va permettre, dit-il, de sauvegarder les emplois et de créer des richesses. Le président de la CIPA plaide, en outre, pour la mise en place d'un plan de redressement et de mise à niveau des PME-PMI.