A moins d'un mois de ce rendez-vous tant attendu par le monde du travail, les partenaires sociaux n'ont pas encore arrêté l'ordre du jour. La tripartite pourrait se tenir jeudi 3 décembre. Cette date semble être retenue par le gouvernement en concertation avec les partenaires sociaux. Une date définitive sera arrêtée demain. Et a priori, le 3 décembre sera retenu. C'est ce qu'a déclaré hier le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) M.Boualem M'rakech, sur les ondes de la Radio nationale. Loin d'être affirmatif, l'intervenant a souligné que «les parties prenantes à ce rendez-vous sont en phase de prendre une décision définitive. La tripartite aura lieu au début du mois de décembre et probablement le 3 de ce mois» A moins d'un mois de ce rendez-vous attendu par tout le monde du travail, le patronat, l'Ugta et le gouvernement n'ont pas encore arrêté un ordre du jour. Bien évidemment, l'accord est donné pour examiner la revalorisation du Snmg, les charges sociales et le pacte économique et social. Trois dossiers qui tiennent à coeur au gouvernement. Mais le patronat ne veut pas s'arrêter à ce stade. M'rakech estime que l'environnement économique global freine le développement et l'expansion de l'entreprise. «Nous sommes tout à fait d'accord pour la revalorisation du Snmg. Mais nous disons aussi que le pouvoir d'achat doit être lié à la productivité des entreprises.» Le président de la CAP a affirmé que le patronat est prêt à discuter l'abrogation de l'article 87 bis - un point proposé par l'Ugta-à condition que ce volet soit inscrit dans le cadre des mécanismes des salaires en Algérie. L'autre sujet qui taraude les patrons n'est autre que la dette des entreprises. Ces derniers crient à la discrimination. Ils s' interrogent sur les raisons ayant motivé l'effacement, par l'Etat, des dettes des entreprises publiques, et déplorent que l'Etat n'adopte pas la même démarche pour les PME privées. Mehenni Abdelaziz, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), estime que les fonds du Trésor public appartiennent à tous les Algériens et ne devraient pas être l'apanage d'une seule partie. Mais il y a aussi le dossier des allocations familiales. Rappelons que lors de l'ouverture de la session d'automne du Parlement, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, a annoncé que les allocations familiales qui étaient à la charge de l'Etat, seront désormais payées par les patrons. Une autre proposition qui n'est pas du goût du partenaire social. Entre les deux parties, des négociations sont entamées, selon nos sources, pour annuler cette mesure, voire la reporter. Les patrons estiment qu'il est impératif d'arrêter un ordre du jour de la tripartite qui prenne en considération la batterie de mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009, décidée d'une manière unilatérale par le gouvernement. Pour M'rackech: «L'entreprise algérienne traverse des difficultés puisque l'environnement de 2009 n'est plus celui d'il y a deux ou trois ans.» Ce dernier a révélé hier que le patronat a des propositions pour l'enrichissement du pacte économique et social. Le président de la CAP a reconnu en termes à peine voilés l'existence de divergences entre les différentes organisations patronales, mais il a tenu à rassurer qu'ils iront à la tripartite en rangs unis.