Les agences de voyages algériennes se frottent les mains. Et pour cause. L'entame des vacances d'été a été fructueuse. L'été qui constitue une période rentable pour les tours opérators a débuté sous de bons auspices. Le nombre de voyageurs, optant pour la formule voyages organisés ou vols charters est en constante croissance en cette période de l'année. Il faut dire que la prolifération des agences de voyages et de tourisme ces dernières années a facilité aux voyageurs, estivants en particulier, le choix de leurs destinations. Le Maroc, la Tunisie, la Grèce et la Turquie sont les destinations principales préférées des Algériens. Le phénomène « concurrence » demeure de mise. On doit se montrer aimable mais surtout accrocher le client sur les prestations de services fournies, en insistant notamment sur le rapport qualité-prix. En effet, les agences de voyages mettent l'accent sur les prix, sans omettre de faire la comparaison avec les tarifs appliqués au niveau national. La plupart d'entre elles offrent des séjours variant allant de 4 à 15 jours vers plusieurs pays du Maghreb, d'Europe et du Moyen-Orient. Pour l'agence Sidi El Houari Voyages à Oran qui a choisi le Maroc comme destination phare, « les relations politiques, jugées tendues entre les deux pays, n'influent pas sur les touristes algériens qui placent le Maroc comme l'une des destinations des plus favorites », indique un responsable soulignant une moyenne de 20 à 30 000 Algériens qui se rendent au Maroc chaque année par le biais de Sidi El Houari Voyages. Les prix appliqués ne sont pas négligeables. Un séjour coûte entre 60 000 DA et 100 000 DA en moyenne et par personne pour une période de 8 à 15 jours. Cependant, du point de vue des estivants, deux semaines à 60 000 DA, ce sont des vacances en or que beaucoup d'Algériens ne veulent pas rater, quitte à se serrer la ceinture durant toute l'année. Il reste que généralement, la destination la plus convoitée par les estivants demeure la Tunisie. La croissance de ses capacités d'accueil et la modernisation aussi bien de ses infrastructures et l'élargissement de l'éventail des services pour satisfaire les moindres exigences du nombre croissant de ses visiteurs sont devenus un leitmotiv. Ils sont environ un million d'Algériens à choisir chaque année cette destination de vacances par excellence. « La Tunisie est belle, accueillante, mais surtout pas chère. Ce pays est accessible pour tous car ne nécessitant pas de visa. Ce qui explique peut-être le grand nombre d'estivants algériens qui s'y rendent chaque été », estime Kouilit de l'agence Amina Tours. Son agence de voyages a organisé près de 3 000 visites depuis le début de l'année dont 900 au cours de ces deux deniers mois. Khaled de Azur Voyages note lui aussi l'engouement et le désir des Algériens de voyager même s'ils prennent la décision hâtivement. « Le citoyen algérien ne programme généralement pas ses vacances. Il se décide en dernière minute, ce qui rend la tâche difficile aux agences de voyages. Au niveau de notre agence on commence généralement à enregistrer les premières inscriptions à la fin du mois de juin », explique-t-il en ajoutant que « les voyages organisés sont le fruit d'une préparation de plusieurs mois ». L'IMPACT DU FEUILLETON NOOR L'Egypte, la Turquie, la Tunisie, le Maroc, Malte sont les destinations préférées des Algériens, souligne encore le représentant de la même agence. Et la Turquie est devenue, depuis quelque temps, le must pour non seulement les Algériens mais aussi le reste des touristes des pays arabes. Le phénomène ne s'explique pas seulement par les sites archéologiques, le patrimoine de l'ère ottomane et les belles plages dont dispose ce pays ; il est aussi la conséquence de l'impact des feuilletons turcs sur les populations arabes. Le feuilleton Noor avec ses acteurs, Kevang Tatlitog ou Mohannad, Mirna et Khalil, diffusé l'an dernier sur MBC Drama, a drainé, vraisemblablement, beaucoup de touristes en Turquie. Ces derniers sont tombés sous le charme des sites mis en valeur dans la série et celui « de la qualité de vie » made in Turquie. « J'ai été surprise de l'impact du feuilleton Noor sur les femmes algériennes. C'est le constat que j'ai fait lors de mon séjour au bled l'été dernier. Il faut dire que les feuilletons turcs reflètent un peu le rêve de tous des peuples arabes », témoigne une Algérienne émigrée en France.