La grande majorité des agences de voyages ne commercialise pas la destination Algérie et leur activité se limite à l'organisation de séjours touristiques à l'étranger. Le nombre global d'agences de tourisme et de voyages a atteint 783 (chiffre donné lors du dernier Salon international du tourisme et des voyages), dont cinq appartiennent au secteur public et le reste au secteur privé. 96 ont été agréées durant l'année 2006. Le nombre de sanctions administratives infligées depuis 2005 est de 105 sanctions, réparties comme suit : 66 retraits définitifs, 23 retraits provisoires et 16 avertissements. L'observateur de ces activités remarquera que la plus grande concentration se trouve à Alger (238), Tamanrasset (79), Oran (52), Constantine (40), Sétif (34), Tlemcen (28) et Illizi (26). A part les agences de tourisme du Sud et un nombre réduit au Nord, la grande majorité des agences ne commercialise pas la destination Algérie et leur activité se limite à l'organisation de séjours touristiques à l'étranger. Les agences du Sud sont majoritairement spécialisées dans le réceptif saharien où elles prennent en charge les touristes étrangers des pôles du Hoggar (Tam) et de Djanet (Illizi). Le Sud algérien a été visité par 21 080 touristes dans le Hoggar et 6882 à Djanet. Quelques agences du Nord commencent à investir de manière intéressante et notable le segment du tourisme international dit « affinitaire » ou « de mémoire ». Au 31 décembre 2006, il a été créé 1841 emplois permanents et 5523 emplois saisonniers. En dépit de l'existence d'associations professionnelles régionales et une fédération nationale, la majorité n'a pas adhéré à ce genre d'organisation. Un grand nombre d'agences n'a pas recours à l'utilisation des techniques de communication modernes dans les opérations de promotion et de marketing. Pis, il a été relevé qu'ils ne possèdent pas de site Internet, ni même d'adresse électronique (e-mail). Or, pour relever le défi, a souligné un expert de l'OMT lors d'un séminaire organisé à Alger en marge du Sitev sur la planification du marketing touristique et l'évaluation des activités de promotion : « il est impératif d'intégrer la grande révolution de la communication. Les agences devront saisir la nature du changement et apprendre à utiliser les nouvelles technologies développées. Il faut impérativement pénétrer le monde de l'Internet, envisager un réseau Intranet et investir en formation. » Une grande partie ne ratifie pas de contrats avec ses clients alors que cette disposition est prévue par la loi. En effet, la loi 06-99 du 4 avril 1999, fixant les règles régissant l'activité de l'agence de tourisme et de voyages, stipule dans son article 14 explicitement : « il est entendu par contrat de tourisme et de voyages, tout accord conclu entre l'agent et le client comportant la description des prestations fournies, les droits et obligations des parties, notamment en matière de prix, des modalités de paiement, de calendrier, de révision éventuelle des prix, ainsi que les modalités de résiliation ou d'annulation du contrat ». L'article 16 donne d'autres détails qui ont leur importance : « le contrat de tourisme et de voyages doit être constaté par la délivrance d'un titre établi par l'agence, précisant les droits et obligations respectifs des parties et qui est accepté par le client. La perte du titre n'affecte ni l'existence ni la validité du contrat de tourisme et de voyages ». Si le législateur a pris la précaution d'insister sur ces aspects, c'est essentiellement pour limiter le nombre des « marchands de rêves » qui miroitent des séjours agréables. Actuellement, les agences rivalisent d'imagination pour offrir un avant-goût d'évasion et faire découvrir les plus belles régions du monde. Il est ainsi utile de bien s'informer et de comparer les offres avant de boucler ses valises. Précision indispensable : il faut savoir qu'une agence de voyages et un tour-opérateur (TO ou voyagiste) sont deux choses différentes. Le voyagiste est celui qui affrète les avions et les places charters ou négocie les tarifs auprès des compagnies régulières alors que l'agence, elle, ne fait que revendre à un prix identique les produits de ce dernier ou ceux des compagnies aériennes. De fait, l'agence de voyages n'est donc pas rétribuée par le client mais directement par ses fournisseurs. Le piège des « marchands de rêves » Comment peut-on déceler la bonne agence ? Il y a des signes qui ne trompent pas. L'agent doit apporter des conseils et des suggestions de nature à permettre de choisir en toute connaissance de cause et proposer une gamme de produits et de services compétitifs et de qualités élaborés par des fournisseurs compétents et sélectionnés pour leur sérieux. Il devra offrir le meilleur accueil et approfondir, selon les souhaits, les préférences, le style de voyage recherché, la durée et le budget. Il est tenu également de fournir avant tout engagement le contenu des prestations choisies et apporter toute l'aide indispensable si son client a rencontré des difficultés pendant son voyage et /ou si ce dernier a des griefs à formuler après son voyage. Plus grave encore, certaines agences n'ont même pas de brochures ou de catalogues et proposent des destinations sur des photocopies ou en inscrivant les renseignements du voyage sur un bout de papier ! Un autre fait mérite d'être signalé : si certaines agences font un effort pour aménager leur siège ou leur lieu de vente, les rendant plus avenants et plus attractifs, d'autres n'ont à l'esprit que la nécessité de vendre le plus vite possible, surtout à l'approche de la saison estivale où le besoin d'évasion et de ressourcement se fait de plus en plus sentir. L'administration centrale du ministère du Tourisme a relevé dans un de ses rapports que « beaucoup d'agences ont un agrément mais ne sont pas fonctionnelles ». Alors, pour mettre de l'ordre et professionnaliser cette activité, il a été recommandé de revoir le dispositif. Ainsi, il a été retenu le principe de dépôt de la demande pour l'obtention d'une autorisation d'exploitation dans un premier temps, au niveau des directions du tourisme des wilayas compétentes territorialement. Ces services doivent mener une enquête approfondie et vérifier l'exactitude des données présentées et qui sont censées prouver que le postulant a réellement les aptitudes professionnelles dans le domaine touristique. Le dossier sera ensuite envoyé à l'administration centrale avec les résultats des investigations. Dans la majorité des cas, malheureusement, il a été observé que ces dossiers sont incomplets et que l'enquête n'a pas été effectuée. Dans ce cas, le traitement est reporté et une correspondance est adressée aux directions concernées pour investigations. Les directions de tourisme se sont déjà fait épingler pour un autre phénomène : l'attestation de complaisance. Et pour le circonscrire, elles ont été destinataires d'un courrier, leur demandant de fournir une liste nominative des travailleurs en précisant leur poste de travail et la durée de leur activité, ainsi que le numéro de leur affiliation à la sécurité sociale. Et même dans ce cas, un nombre important de directions n'a pas fourni de listes. Il y a aussi un autre phénomène assez inquiétant : le prête-nom. Dans ce cas également, des mesures ont été prises dans l'espoir d'en finir, ou du moins réduire ses proportions. Il a été recommandé aux directions de tourisme de multiplier les visites d'inspection pour vérifier que le gérant exerce bien l'activité et dans le cas de son absence non justifiée, durant trois fois consécutives, il faut le signaler. Cependant, si les intentions semblent louables, force est de constater que certaines parties n'ont pas joué le jeu. Il a été décidé dans le même contexte de mener une guerre sans merci contre les rabatteurs, surtout en période de Omra ou Hadj. Un marché lucratif dont certains en profitent au détriment des fidèles. Sur papier, beaucoup de promesses et à l'arrivée, en Arabie Saoudite, des surprises en chaînes. Le gouvernement a décidé ainsi de prendre les choses en main. Une forte demande sur la Omra Nadjah Boudjelloula, directeur général de l'agence Shams Tours et secrétaire général de l'Union nationale des agences de tourisme et de voyages (UNATV), a affirmé : « la majorité des agences gravite autour du produit Omra. Il y a en effet une forte demande. Il y a aussi la billetterie aérienne ou on bénéficie entre 3% à 5% de taux de commission, selon que le vol soit domestique ou international ; mais il faut dire qu'il ne couvre pas les frais engendrés par le système de réservation et la masse salariale. Il faut ajouter aussi les compagnies aériennes arabes ont par contre de super commissions. Mais cela risque de ne pas durer car la tendance actuelle dans le monde est à la commission zéro. L'une des rares possibilités de développement du tourisme algérien ce sont les compagnies à bas prix (low cost), qui vont grignoter d'importantes parts de marché, en rendant la destination Algérie très accessible ». Si 14 compagnies aériennes étrangères desservent Alger, l'heure est à la réorganisation d'Air Algérie et de Tassili Airlines sur les lignes intérieures et ce jusqu'à 2009, selon Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports. Le billet électronique qui entre peu à peu dans les mœurs, ne va pas arranger les choses pour les agences, même si son déploiement en Algérie reste timide. La Fédération nationale des associations des agences de tourisme et de voyage (FNAT) a décidé de se redéployer. Elle se veut une force de proposition reconnue qui ambitionne d'être consultée aussi souvent que possible par les pouvoirs publics. Liès Senouci est directeur commercial à Saphir Tours au niveau du centre des arts Riadh El Feth. Pour lui, « les agences ne font pas du réceptif. Il y a plusieurs raisons à cela : nos hôtels sont complets toute l'année et ils sont hyper-chers. A Alger, il y a de grands restaurants et des gargotes mais pas de restaurants de moyen standing. Pas de réduction sur les vols d'Air Algérie et presque pas de charters. Il faut une volonté politique pour promouvoir le tourisme. Une stratégie doit être accompagnée de moyens, sinon c'est de l'utopie. » L'avènement du tourisme de masse, la vogue du tourisme lointain, les demandes nouvelles des diverses catégories de clientèle en matière culturelle et de détente conduisent à la diversification des produits du tourisme. Beaucoup de personnes recourent aux services d'organismes spécialisés dans la conception et la distribution de produits touristiques. Les professionnels du voyage cherchent à s'adapter en permanence à une demande de plus en plus exigeante. Beaucoup d'agences ont délaissé l'organisation de voyages, faute d'une assise commerciale et financière suffisante. Elles font office d'intermédiaires entre le tour-opérateur et le touriste en vendant des circuits et des séjours, percevant au passage une commission. Cette activité ne leur procure cependant qu'une part minime de leurs recettes, souvent moins de 15%. L'essentiel du chiffre d'affaires des agences algériennes réside dans la billetterie, c'est-à-dire la vente de titres de transport aérien et maritime, la réservation d'hôtels et la location de véhicules. Elles réalisent, en effet, une grande part de leur chiffre d'affaires annuel pendant la période des vacances estivales et ne s'occupent réellement des clients que durant cinq à six semaines par an, alors que la demande de loisirs couvre une période plus longue pour des durées de séjour plus réduites. La carte du futur de la demande touristique fait ressortir que le facteur le plus important de changement, qui influencera durablement la demande mondiale en tourisme, est le changement des répartitions des groupes d'âges (vieillissement de la population) au niveau des marchés émetteurs. La seconde tendance observée est liée à la réduction du temps de travail et à l'étalement des congés, qui influent sur la multiplication des séjours courts et sur les loisirs de proximité. La demande touristique est segmentée globalement en quatre secteurs : les vacances d'été, les vacances d'hiver, les courts séjours d'agrément et le tourisme d'affaires.