Photo: Fouad S. La charte universitaire sera effective dès la prochaine rentrée universitaire. Les responsables du département ministériel de M. Haraoubia le confirment sans pour autant fournir le moindre détail sur ce document qui régira désormais les relations de toute la composante universitaire, notamment celle liant l'enseignant à son étudiant. Reléguée aux oubliettes, la sécurité dans nos universités n'a été prise en considération qu'au début de cette année, suite à l'assassinat en octobre dernier d'un professeur par son étudiant à l'université de Mostaganem. Un acte violent ayant secoué toute la société et suscité un réel débat sur la vulnérabilité de l'ensemble de notre institution universitaire. C'est d'ailleurs l'avis du président du conseil d'éthique de déontologie, le professeur Abdelhamid Aberkane. Il estime que tout acte de violence survenu dans l'enceinte de nos universités est un signe important de leur fragilité, surtout en l'absence d'une stratégie et de moyens appropriés pour prendre en charge tous types de problèmes auxquels sont confrontés aussi bien les étudiants que les enseignants. Actuellement en phase de finalisation cette charte, comporte plusieurs volets. Mais la priorité est accordée à la prévention de la violence et à la cœrcition. Selon certaines sources, la charte impose une certaine rigueur dans la relation enseignant-étudiant. De l'avis des pédagogues, il faut situer les responsabilités et instaurer le respect mutuel. Cela ne peut se concrétiser qu'en entreprenant une série de dispositions freinant certains comportements préjudiciables comme la violence et le harcèlement, sexuel ou verbal. Selon une enquête menée, il y a quelques mois par l'institut d'anthropologie à Oran, de nombreuses étudiantes affirment avoir fait l'objet de violence verbale et de harcèlement sexuel au sein de leurs universités respectives. Ces actes de violences ne sont pas le fait seulement d'étudiants. Cette même enquête a démontré preuve à l'appui, que les enseignants sont aussi les auteurs de 40% des délits commis. C'est ce qui explique la fermeté et la sévérité des dispositions incluses dans la charte. Laquelle punit sévèrement le harcèlement dans toutes ses formes et interdit strictement le port d'armes blanches, comportement quasiment fréquent, surtout ces dernières années. La première mesure à entrer en vigueur consistera à renforcer la sécurité au niveau des salles de cours et des amphithéâtres. Pour la communauté universitaire, il est urgent de sauver ce qui peut l'être, partant du constat que le la situation actuelle de notre université n'est que la conséquence de sa marginalisation. Contacté hier, Abdelamlek Rahmani, secrétaire général du CNES (Conseil national des enseignants de l'enseignement supérieur), regrette de ne pas avoir été associé les membres du conseil à la finalisation de la charte. « Les membres du conseil devaient rencontrer les représentants du ministère, le 14 mars dernier pour poursuivre leurs concertations et discussions sur les grands axes de la charte. Mais la rencontre n'a pas eu lieu», a souligné M. Rahmani, précisant que le CNES s'est réuni deux fois seulement avec les parties en charge de l'élaboration et la finalisation de la charte universitaire. La position du CNES est connue : lutter contre la violence dans l'université n'est pas du ressort de cette institution seulement. «L'université n'est pas isolée de la société. Ceci signifie qu'il faut traiter le problème à la racine», commente le SG du CNES. Il estime qu'il faudrait donner à l'étudiant toutes les possibilités de s'exprimer, à même d'élargir le champ des libertés en sa faveur. Comme il faudrait bien instaurer le respect, pour pouvoir régir les relations entre les professeurs universitaires et l'administration.