Récemment finalisée, la charte universitaire sera incessamment remise au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Haraoubia avant d'être proclamée et délivrée à l'ensemble de la communauté universitaire. Devant être effectif en octobre 2009, ce document comporte, selon certaines sources, plusieurs chapitres, dont la lutte contre la violence, les mesures coercitives et la liberté de la pratique syndicale. Le projet de la charte universitaire est intervenu suite aux dépassements enregistrés, dans plusieurs campus universitaires, notamment les affrontements entre étudiants au sein de leur université à l'exemple de l'USTHB (Bab Ezzouar), Tizi Ouzou…Mais les faits les plus marquants restent l'assassinat en octobre 2008, à l'université de Mostaganem d'un professeur par un étudiant, la mort d'un étudiant en droit à Tizi Ouzou en avril 2008, tué de plusieurs coups de couteau ainsi que l'assassinat d'une étudiante à Bab Ezzouar en 3e année -recherche opérationnelle en 2006- tuée à coup de couteaux dans l'enceinte de l'université. Son agresseur était un étudiant inscrit à la même filière. Des crimes qui ont choqué la société et suscité l'indignation de toute la communauté universitaire. Au chapitre de la lutte contre tout acte de violence et de la coercition, cette charte précise, compte tenu, de tous les dépassements et crimes enregistrés, que les relations entre enseignants et étudiants ne doivent en aucun cas dépasser le cadre académique. Autrement dit, stricte relation enseignant - étudiant. Toute autre forme de relation est strictement interdite. Le document comporte des sanctions bien définies contre le harcèlement, qu'il soit sexuel ou verbal. Le document régissant à l'avenir, la moindre démarche dans l'enceinte des universités insistent sur le renforcement de la sécurité dans les salles de travail et amphithéâtres. Signalé à maintes reprises, dans de violents incidents le port d'armes blanches est aussi interdit et sévèrement puni dans la nouvelle charte. Représentant quelque 17.000 adhérents (enseignants et chercheurs universitaires) le CNES a déjà émis des réserves concernant le fond et la forme de cette charte. «Censé être l'émanation d'un débat à la base et le fruit d'une longue concertation entre les principaux partenaires, ce document occulte le réel débat», a souligné M. Abdelmalek Rahmani, secrétaire général du CNES (Conseil national des enseignants de l'enseignement supérieur). Selon M. Rahmani, la charte n'est qu'un document, dont la mise en œuvre sera des plus difficile, pour ne pas dire impossible. « Lutter contre la violence nécessite un débat au niveau de la société », a-t-il souligné.