Photo: Slimene SA. Le Forum des pays exportateurs de gaz devrait fonctionner comme une organisation économique à l'instar de l'Opep pour mieux défendre les intérêts des pays exportateurs. C'est l'objectif auquel aspire le département de M. Khelil. Intervenant hier sur les ondes de la radio nationale, le ministre de l'Energie et des Mines a déclaré que le Forum devrait fonctionner comme l'Opep en tant qu'organisation économique qui défendrait les intérêts économiques malgré les divergences politiques existant entre les membres de cette institution. «En dépit de toutes les divergences politiques entre les membres de l'Opep au sein même de l'organisation, ces derniers parviennent à défendre leurs intérêts surtout lorsqu'il s'agit du prix du pétrole», a reconnu le ministre allusion faite à ses déclarations au journal russe «Expert Magazine». A une question sur la possibilité de l'Opep du gaz à favoriser un partenariat stratégique entre les grands producteurs comme la Russie, le ministre a souligné que le forum a pour objectif de défendre un meilleur prix du gaz qui a décliné d'une manière substantielle dernièrement en raison du développement par les Etats-Unis d'une nouvelle technologie leur permettant de devenir autosuffisants en cette ressource énergétique. «Le gaz devant être exporté aux Etats-Unis est en train de se réorienter en Europe. Ceci s'est traduit par une baisse du prix du gaz, notamment celui vendu sur le marché Spot», a souligné le ministre ajoutant que le prix du gaz vendu dans le cadre des contrats à long terme malgré sa baisse n'a pas autant reculé que les prix du marché Spot. M. Khelil a, à cet effet, appelé les pays membres à se mettre d'accord sur une stratégie pour obtenir un prix juste du gaz, jugeant bas le prix actuel de cette énergie. L'objectif du forum consistera donc en l'échange d'informations sur les contrats gaziers. L'invité de la rédaction déplore d'ailleurs le fait que chacun des pays membres garde ses contrats de vente de gaz à long terme très confidentiels, ne dévoilant guère à quel prix il vend son gaz sur le marché. Evoquant l'impact des réductions cumulées de 4,2 millions de barils/jour décidées par l'Opep en 2008, le ministre a affirmé qu'elles ont influé positivement sur les cours du pétrole et les recettes des pays exportateurs, dont l'Algérie. Elles leur ont permis de gagner plus de 60 dollars sur un baril de pétrole. L'Algérie dispose de capacités de production de 1,4 million de barils jour mais ne produit effectivement que 1,2 million de barils en application des décisions de baisses de l'Opep, soit une baisse de 15% de sa production. «Elle a perdu 15% en volume de pétrole exporté mais a réussi à tripler le prix avec cette décision», a indiqué le ministre, précisant que l'Algérie maintiendra son quota de 1,2 million de barils à l'instar des autres membres de l'Opep pour soutenir les prix au niveau de 70 dollars. «Elle continuera à appliquer ses engagements jusqu'au moment où l'Opep prendra une autre décision», a-t-il annoncé, jugeant cette décision tributaire de plusieurs conditions économiques, notamment la stabilisation du dollar et la spéculation». Selon le ministre, l'Algérie compte faire un effort exceptionnel dans le développement de gisements gaziers découverts pour pouvoir satisfaire les besoins du marché local et augmenter ses exportations actuellement de 62 milliards de m3 à près 85 milliards à l'horizon 2014. Abordant la diversification de la production énergétique, le ministre a estimé que cette diversification induit des coûts mais sa rentabilité est garantie à long terme. Un projet de loi a été élaboré sur l'énergie nucléaire. Il est actuellement en discussion au niveau du gouvernement. Ce même département mène également un programme de renforcement des capacités des réacteurs de recherches et de formation du personnel nécessaire à la construction et l'exploitation des centrales nucléaires qui seront construites à l'avenir.