Ces baisses cumulées ont permis, en effet, aux membres de cette organisation de gagner plus de 60 dollars sur un baril de Brent. Les réductions successives de 4,2 millions de barils/jour, décidées par l'Opep durant l'année 2008, ont eu un impact positif sur les cours du pétrole et les recettes des pays exportateurs. Ces baisses cumulées ont permis, en effet, aux membres de cette organisation de gagner plus de 60 dollars sur un baril de Brent. À l'instar des autres pays de l'Opep, l'Algérie dispose de capacités de production estimées à 1,4 million barils jour (Mb/j). Notre pays ne produit en revanche que 1,2 Mb/j, soit une baisse de 15% en application des décisions baissières de l'Opep. Ce qui a fait dire au ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, que grâce à cette mesure de diminution de la production, l'Algérie a perdu, certes, 15% en volume de pétrole exporté, mais a réussi à tripler toutefois le prix. Le ministre a indiqué que notre pays maintiendra son quota de 1,2 Mb/j tel qu'appliqué par les autres membres dans le but de soutenir les prix au niveau de 70 dollars. Il avoue que le prix du brut est passé de 30 dollars le baril en décembre 2008 à près de 80 dollars actuellement. Selon Chakib Khelil, l'Algérie n'augmentera pas sa production de pétrole, mais portera ses efforts sur la production de gaz pour atteindre 85 milliards de m3 exportés dans les années 2013/2014. “Des efforts exceptionnels ont été consentis dans les années 2000 pour la production de pétrole et maintenant nos efforts sont dirigés sur celle du gaz, dont d'importantes découvertes ont été faites, pour augmenter les exportations à 85 milliards de m3 dans les années 2013/2014”, souligne-t-il. En termes plus clairs, notre pays compte faire un effort exceptionnel dans le développement de gisements gaziers découverts pour pouvoir satisfaire non seulement les besoins du marché local, mais augmenter aussi ses exportations actuellement de 62 milliards de m3 à près de 85 milliards à l'horizon 2014. Une chose est certaine, l'Algérie continuera à appliquer ses engagements jusqu'au moment où l'Opep prendra une autre décision. “Cette décision dépendra de plusieurs conditions économiques, notamment la stabilisation du dollar et la spéculation”, précise-t-il. Sur un autre registre, M. Khelil explique de nouveau que le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) devrait fonctionner comme une organisation économique comme l'Opep pour mieux défendre les intérêts des pays exportateurs. “Le FPEG devrait fonctionner comme l'Opep en tant qu'organisation économique qui défendrait les intérêts économiques malgré les divergences politiques existant entre les membres de ce Forum”, affirme-t-il. Invité hier de la radio Chaîne III, Chakib Khelil a saisi l'occasion pour revenir sur ses récentes déclarations à un journal russe. “Au sein de l'Opep, il y avait toujours des divergences politiques entre les membres de l'organisation, mais ils parvenaient à défendre leurs intérêts, notamment concernant le prix juste du pétrole”, confie-t-il. Ce forum, relate-t-il, a pour objectif de défendre un meilleur prix du gaz qui a décliné d'une manière substantielle dernièrement en raison du développement par les Etats-Unis d'une nouvelle technologie leur permettant de devenir autosuffisants en cette ressource énergétique. Celle-ci devait être exportée vers les USA, mais elle est ensuite réorientée vers l'Europe. “Ce qui a provoqué une baisse du prix du gaz, notamment celui vendu sur le marché Spot”, dit-il. Ce n'est pas le cas du prix du gaz vendu dans le cadre des contrats à long terme qui, malgré sa baisse, n'a pas autant reculé que les prix du marché Spot. Etant indexé sur celui du pétrole, le prix actuel du gaz reste, selon M. Khelil, bas. D'où son désir de voir les pays membres se mettre d'accord sur une stratégie pour obtenir un prix juste de cette énergie. Par ailleurs, M. Khelil déplore le fait que jusqu'à présent, l'objectif d'échange d'informations sur les contrats gaziers, recherché à travers ce forum, n'ait pas été atteint. “Chacun des pays membres garde ses contrats de vente de gaz à long terme très confidentiels, personne ne veut dévoiler à quel prix il vend son gaz sur le marché”, ajoute-t-il. Par ailleurs, l'Algérie s'attelle à diversifier ses énergies, pour ne pas dépendre que du pétrole.