L'Algérie compte renforcer ses capacités de production et d'exportation de gaz, à court terme. La nouvelle orientation est dictée par plusieurs paramètres, notamment "les importantes découvertes de gaz" par Sonatrach, soit en effort propre ou en partenariat. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a rappelé, à ce propos, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, que le volume de production de gaz sera plus important à partir de 2013. Il passera, ainsi, de 62 milliards m3 actuellement à 85 milliards. Cette performances est possibles au vu des gisements découverts ces derniers mois et les plus importants étant celui de Gassi Touil ou encore ceux de la nouvelle région Sud-Ouest où Sonatrach travaille avec plusieurs partenaires étrangers. Pour le ministre de l'Energie, une chose est sûre, les capacités de production de gaz de l'Algérie sont "très importantes". Mais, le problème de la chute des prix du pétrole sur lesquels sont indexés ceux du gaz commence sérieusement à inquiéter les pays producteurs et exportateurs. D'où cet appel de l'Algérie à plus de concertation au sein du Forum des pays producteurs et exportateurs de gaz, dont le siège est à Doha. Chakib Khelil était clair à ce sujet, le forum "devrait fonctionner comme l'Opep en défendant les intérêts des pays membres malgré les divergences d'ordre politique". La chute des prix doit ainsi interpeller chacun des pays afin créer de nouvelles relations basées sur la coopération, la concertation et surtout l'échange d'informations autour, notamment, des contrats qui sont entourés jusque-là d'un secret total. Les adhérents à ce forum se retrouvent, d'ailleurs, le 9 décembre prochain à Doha pour désigner un secrétaire général. Une réunion qui intervient avant le sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique, un sujet qui fait l'actualité au sein de l'Opep. En cause, l'éventualité d'instaurer une taxe carbone qui sera supportée par les pays producteurs. Les conséquences seront négatives pour l'Opep, estime Chakib Khelil, car cette taxe "freinera la consommation et la demande sur le pétrole sera ainsi moins importante". Il faut, a-t-il dit, "se concerter et agir le jour de la conférence". Pour ce qui est de la production de pétrole, le ministre de l'Energie a souligné que l'Algérie continuera à respecter la décision de l'Opep de réduire la production. Une décision qui fait perdre à notre pays "15% d sa production mais qui est indispensable car elle a permis d'augmenter les prix du baril". L'Opep, poursuit le ministre, ne décidera d'augmenter sa production que lorsque les conditions du marché le permettront, comme la stabilité du taux du dollar, moins de spéculation et le respect de la règle de l'offre et de la demande. Interrogé sur les projets dans le domaine du nucléaire, Chakib Khelil affirmé que "la loi du nucléaire est toujours en discussion au niveau du gouvernement". Mais cela n'empêche pas son département de se préparer en créant un institut du génie nucléaire qui aura pour mission principale le suivi et l'exploitation des centrales, dont la première verra le jour en 2020. Des entreprises sont appelées à investir dans ce domaine, a précisé le ministre, mais le surcoût sera supporté par l'Etat, en soulignant que le prix de revient d'une centrale nucléaire est de 4 milliards de dollars. L'objectif étant de diversifier les ressources énergétiques de l'Algérie en produisant également de l'énergie solaire, à cet effet, il annonce la réalisation d'unités de fabrication de plaques photovoltaïques. Enfin, pour ce qui est du déploiement de la Sonatrach à l'international, le ministre de l'Energie a exclu tout investissement en Irak en déclarant qu'il est inutile de prendre des risques préférant les investissements rentables comme c'est le cas au Pérou. Abdelghani M.