Le président syrien Bachar Al-Assad entame aujourd'hui une visite en France. Il sera reçu demain à l'Elysée par le président Nicolas Sarkozy qui s'est rendu deux fois en Syrie après la première visite d'Al-Assad en juillet 2008 lorsqu'il a assisté à la création de l'Union pour la Méditerranée. Comme pour planter le menu des discussions avec son collègue qui a choisir hier choisi le «11 novembre», symbole de paix, pour accueillir à l'Elysée, un homme de guerre : le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour évoquer avec lui le processus de paix en panne et le programme nucléaire iranien, le président Bachar Al-Assad a cru bon de faire quelques précisions. « La Syrie ne pose pas de conditions pour faire la paix avec Israël mais a des droits auxquels elle ne renoncera pas», dit-il, plaçant la résistance «au cœur du nouveau Moyen-Orient que nous avons commencé à édifier». Paris qui ne veut plus laisser l'administration américaine agir seule dans la région du Proche-Orient, trouvera-t-elle les «mots» que la Turquie qui s'est attelée à une médiation en mai 2008 n'a pas trouvés pour convaincre Al-Assad et Netanyahu de reprendre leurs négociations de paix gelées depuis 2000 ? Pas sûr. Si la Syrie réclame toujours la restitution intégrale du plateau du Golan, Israël reste sur son «non». Les deux responsables pourraient approfondir les relations bilatérales, parler de l'accord entre l'Union européenne, des grands enjeux régionaux (conflit israélo-palestinien, crise du nucléaire iranien, etc) et de Mahmoud Abbas que Sarkozy a appelé pour lui demander, après sa menace de démission de l'Autorité palestinienne, de «poursuivre son action au service des Palestiniens et de la paix». Même si Bernard Kouchner qui a prévu de se rendre en Syrie pour rencontrer Khaled Mechaal, le chef de la branche politique du Hamas, doute qu'il n'y ait plus en Israël de souhait de paix.