Photo : Slimene S.A La première rencontre informelle entre le Maroc et le Front Polisario pour discuter de l'avenir du Sahara Occidental aura lieu à partir du 9 août en Autriche affirme Miguel Angel Moratinos, le ministre espagnol des Affaires étrangères, à l'issue d'une rencontre à Tanger avec son homologue marocain, Taieb Fassi Fihri. Cette rencontre informelle qui pourrait ouvrir la voie au cinquième round des négociations entamées à Manhasset, près de New York, confortera- t-elle l'optimisme affiché par Christopher Ross, l'émissaire des Nations unies lors de sa dernière visite dans la région ? Comme lors des quatre rounds de négociations sous l'égide des Nations unies qui n'ont pas permis une quelconque avancée, Rabat ferme déjà la porte à tout compromis. Mohamed VI et son ministre des Affaires étrangères ne veulent entendre que leur «large autonomie» sous la souveraineté chérifienne, une «solution» qui n'est pas une, car «en porte-à-faux» avec toutes les résolutions du Conseil de sécurité qui préconisent des «négociations directes, de bonne foi et sans conditions préalables» pour trouver une solution politique qui respecte le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. L'Espagne, l'ancienne puissance occupante du Sahara Occidental, «soutient», selon son chef de la diplomatie, la démarche onusienne et souhaite des progrès dans le dialogue entre le Maroc, l'actuel occupant et le Polisario qui revendique la tenue d'un référendum d'autodétermination avec une option pour l'indépendance du Sahara Occidental. L'Italie affirme par la voix de son secrétaire d'État aux Affaires étrangères, M. Enzo Scotty son soutien à une solution à la question du Sahara Occidental qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Mohamed VI qui a refusé de recevoir à Rabat Christopher Ross et qui prend mal le départ de George Bush de la Maison-Blanche, continuera-t-il à défier encore le Conseil de sécurité et l'administration Obama qui ne prend pas au sérieux son projet d'autonomie au Sahara Occidental ? Si dans la lettre qu'il lui a adressée dernièrement il lui demande de «parvenir à une solution qui réponde aux besoins des populations», la commission financière du Sénat veut conditionner tout soutien économique des Etats-Unis au Maroc au respect des droits de l'Homme par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés.