La prochaine édition du Salon Siafil 2009, le salon international de l'agriculture, qui se tiendra du 16 au 19 novembre prochains, à la Safex, sera axée sur « la promotion de l'utilisation des fertilisants et des pesticides au profit d'une meilleure productivité de l'agriculture algérienne », a déclaré hier M. Bensemmane, responsable de la Fondation Filaha Innove qui a, à son actif, plusieurs salons spécialisés dans les filières de l'agriculture, tels la pomme de terre, le lait, l'oléiculture… L'idée de se pencher sur l'utilisation des fertilisants dans l'agriculture algérienne est d'ailleurs l'un des « huit points du programme de renouveau rural», précise l'organisateur. Le salon, qui durera deux jours, a retenu plusieurs thèmes pour dégager des recommandations visant à une meilleure utilisation et un meilleur contrôle des engrais. Les spécialistes reconnaissent que l'Algérie, contrairement aux autres pays, que ce soit européens ou de la région, est classée loin derrière. Ainsi, nos agriculteurs utilisent environ 11 kg à l'hectare contre 400 en France, 451 au Maroc et 108 en Tunisie. Pourtant, les fertilisants « bénéficient, outre d'un soutien de 20% du prix, d'exonération des droits de douanes et de TVA aussi», dit un autre expert du groupe de réflexion de Filaha Les possibilités d'une bonne utilisation des fertilisants sont énormes, reconnaît un oléiculteur qui parle de « 20.000 à 30.000 tonnes de résidus oléicoles qui sont perdues » sans compter les autres déchets de menuiserie, de l'aviculture. Le salon Siafil verra la participation de 22 pays avec 122 exposants, 50 seulement sont nationaux en raison du retrait de certains exposants suite aux «réajustements de tarifs de la Safex », explique le Dr Bensemmane. Notons que les organisateurs ont décidé de donner une « continuité » aux manifestations sur la filière oléicole lancées en mars dernier. Ce sera l'occasion de remettre aux dix candidats retenus, le Trophée Olémed 2009 qui récompense les meilleurs producteurs, transformateurs, investisseurs dans la filière. Cette distinction va cependant connaître l'an prochain des changements avec des critères stricts de participation et sera un concours ouvert à tous les oléiculteurs. L'Algérie accuse un déficit, reconnaît M. Chabour, spécialiste et responsable de la filière à la Fondation Filaha. «Notre production est faible», dit-il. Et pour cause, « 95 % des besoins sont couverts par l'importation. La production d'un arbre doit passer de 20 kg à 40 », a t-il dit Il faut noter que le Salon a retenu un autre axe dans les débats, il s'agit de la culture sous serre qui devra « augmenter de trois fois notre production ». Selon M. Nouad, un autre expert, « nous n'avons que 6000 ha de culture sous serre, 2200 sont situés au sud avec 80% dans une seule wilaya, Biskra ». De plus, le modèle en cours, le tunnel, est dépassé puisque notre pays est « le seul au monde à le maintenir », a-t-il conclu.