Un Forum d'affaire algéro-chinois s'est ouvert hier à Alger à l'initiative du Conseil chinois pour la promotion du commerce international et de la Chambre de commerce et d'industrie algérienne. La rencontre qui a été parrainée par l'ambassadeur chinois à Alger a été ouverte conjointement par M. Bendjaber, président de la CACI et M. Wan Jefei président du Conseil de commerce extérieur chinois. Les représentants d'une vingtaine d'entreprises et d'organismes chinois y ont pris part. Cette rencontre entre hommes d'affaires vise l'examen des opportunités de partenariat et d'investissement. Les secteurs d'activité représentés par la délégation chinoise sont notamment, le génie maritime, la construction de chemins de fer, les routes et ponts, la fabrication de produits médicaux. Les Chinois sont présents en Algérie dans les secteurs du bâtiment, les travaux publics, les projets hydroélectriques, les mines et les transports dont le gigantesque projet d'autoroute Est-Ouest. En novembre 2008, une caravane d'industriels chinois pour l'investissement dans le secteur de l'automobile avait fait un séjour identique en Algérie. Pas moins de trente patrons de marques automobiles chinoises et une vingtaine de manufacturiers et fabricants de pièces de rechange ont fait le déplacement destiné à soutenir le développement du marché de l'automobile en Algérie avec un projet de montage de véhicules utilitaires. Pour les Chinois, aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement de faire du commerce en Algérie mais de lancer «une plateforme de projets visant des produits à placer sur le marché européen» tout proche. Deux filières semblent constituer déjà une rampe de lancement, il s'agit du «textile et des produits de consommation courante tel l'électroménager». Les opérateurs de ce géant asiatique savent que l'Algérie a «des avantages fiscaux qu'il faudra exploiter depuis la signature de son accord avec l'Union européenne en 2005 et aussi d'un second entré en vigueur cette année, l'accord de la zone arabe de libre échange», dira M. Jefei. Les Chinois font miroiter aussi la possibilité de «faire profiter les produits algériens ainsi fabriqués des exonérations sur le marché américain» puisque la Chine a pu décrocher un accord de libre échange avec ce grand pays. La Chine se met ainsi en conformité avec les principes édictés récemment en Algérie et visant à exiger des projets de partenariat qu'ils «dégagent une balance devises excédentaire», c'est-à-dire tournés vers l'exportation. Derrière cette offensive chinoise, il y a, également, une opération marketing qui consiste à donner une bonne image aux produits asiatiques accusés de «ne pas répondre aux normes». En misant sur le marché européen à travers une production directe dans notre pays, les industriels chinois veulent nous dire tout simplement qu'ils sont «conformes aux standards internationaux». Les Chinois ne cachent pas, cependant, «le problème du déficit de leur balance commerciale estimé à 3 milliards de dollars» au profit de notre pays qu'il faut résorber mais n'ignorent pas «la forte productivité de notre marché, le plus grand d'Afrique» avec de «l'énergie et une main-d'œuvre bon marché»; disent–ils. Les échanges entre les deux pays ont atteint 4,5 milliards de dollars en 2008. Quant à 2009, et pour le premier semestre seulement, ceux–ci ont culminé à 2,5 milliards de dollars ce qui constitue «eu égard au contexte de crise internationale», «une bonne performance avec une croissance de 17,4%», rappelle le responsable commercial chinois .