Photo: Fouad S. Le premier congrès arabe de l'emploi de jeunes s'est ouvert hier à Alger sous le haut patronage du président de la République. Le chef de l'Etat appellera à l'occasion à la mise en place de mécanismes communs pour lutter plus efficacement contre le chômage, aujourd'hui de l'ordre de 14% à l'échelle arabe, affirment les récentes statistiques du bureau international de travail. Un phénomène qui a pris des proportions «alarmantes» sous l'effet de la crise financière mondiale. Pour faire face à cette menace à multiples facettes, l'Algérie abrite durant trois jours ce sommet ayant réuni les représentants de plus de 21 Etats arabes en vue de mettre en place des mécanismes adaptés à la nouvelle donne économique mondiale, capables d'assurer une «meilleure» maîtrise du marché arabe de l'emploi, tout en prenant en compte ses spécificités, ses soudaines mutations et ses répercussions sur les politiques gouvernementales. Ce sommet revêt une grande importance, affirme le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika dans un message lu par le conseiller à la présidence de la République M. Mohamed Ali Boughazi, puisqu'il intervient après la décision du dernier sommet arabe économique et social ayant décrété la période 2010-2020 la décennie arabe «de l'emploi». Ce sommet avait délimité des objectifs stratégiques, indique le chef de l'Etat dont, la nécessaire diminution du chômage dans le monde arabe à plus de la moitié et l'augmentation du taux de productivité de plus de 10%. Cela dit, le monde arabe se doit aujourd'hui de relever le défi de l'emploi en mettant en place, dira M. Bouteflika, des politiques nouvelles pour réduire le taux du chômage, fondées essentiellement sur la maîtrise de l'explosion démographique, l'exploitation des ressources pétrolières dans le développement des infrastructures de bases économiques et sociales, et surtout l'investissement continu dans les ressources humaines. Ce qui implique l'engagement de tous les pays arabes dans ce processus. «La gangrène du chômage portant atteinte à la paix sociale demeure un souci permanant des gouvernements arabes. Pour y faire face, il faudrait lutter contre la bureaucratie et associer davantage les organisations patronales et les syndicats», recommande le président de la République en vue de faire valoir le droit «légitime» à l'emploi de toutes les nations. Les eaux arabes, l'énergie et l'agriculture constituent, dira pour sa part M. Tayeb Louh ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, des dossiers «stratégiques» à maîtriser, notamment dans le cadre des alliances internationales et la relation avec le Nord. Le but étant de départager «équitablement» les rentes du développement. L'apport des pays arabes à travers la Ligue arabe dans l'élaboration des principes du nouveau système financier est l'un des objectifs importants du monde arabe, poursuit le ministre, en vue de garantir la sécurité alimentaire et énergétique, et par ricochet multiplier les postes d'emplois pour la jeunesse arabe. En tout, 12 exposés seront présentés lors de cette rencontre, indique M. Louh, plaidant pour une meilleure compatibilité des diplômes universitaires avec les besoins des marchés de travail. A noter cette conférence coprésidée par M. Tayeb Louh et le directeur général de l'Organisation arabe du travail (OAT), M. Ahmed Mohamed Lokmane, porte sur l'examen des expériences arabes et internationales en matière de soutien à l'emploi de jeunes.