La première conférence arabe sur l'emploi des jeunes s'est tenue hier à Alger, et intervient dans une phase cruciale marquée par la crise économique qui sévit dans le monde. Dans un message adressé aux participants, le chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, a rappelé cette conjoncture "dont 1'impact a été très néfaste sur les économies de nombreux pays à travers toutes les régions du globe". Dans le message lu par son représentant, le président de la République a souligné que "cette première conférence est le résultat du dernier sommet économique et social des chefs d'Etat arabes qui avait donné naissance au pacte arabe de 1'emploi pour la période allant de 2010 à 2020 et dont 1'un des objectifs est de baisser le taux de chômage de moitié et d'augmenter la productivité de 10% dans le monde arabe durant cette décennie". Le Président Bouteflika a rappelé également les dispositifs mis en place par l'Algérie pour la lutte contre le chômage et la promotion de l'emploi, qui ont permis de créer, durant la période 1999-2008, pas moins de 6 millions de postes d'emploi, et faire baisser le taux de chômage à 11,3%. "Le taux de chômage dans les pays arabes est de 14%, soit 17 millions de chômeurs dont la plupart sont des jeunes, a précisé le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui préconise la création de quelque 4 millions d'emplois par an en vue d'éviter que le chômage ne prenne des proportions alarmantes". Il a appelé, dans ce contexte, les pays arabes à améliorer le niveau d'enseignement et de donner un nombre d'orientations soulignant l'importance du développement socioéconomique et de l'orientation des fonds arabes d'investissement. Le monde arabe n'a pas été épargné par les effets dévastateurs de cette crise. Le chômage, qui a enregistré une croissance négative de deux chiffres, a atteint un taux record de 1'ordre de 14%. La catégorie des jeunes, qui constitue le cinquième de la population, a été la plus touchée par ce phénomène qui frappe de 50% le nombre total des chômeurs. Dans certains pays arabes, ce pourcentage dépasse d'ailleurs les 70 % de la totalité des chômeurs. A cet effet, 1'inadéquation de la formation avec les exigences du marché du travail constitue un obstacle majeur pour la promotion des opportunités de 1'emploi dans ces pays. "Face à cette situation, il incombe aux pays arabes de mettre en place des stratégies et des mécanismes efficaces à même de juguler les effets de cette crise, et ce à travers la mise en place de dispositifs plus performants", préconise le ministre. M. Louh a également évoqué l'importance de l'intensification des investissements pour la lutte contre le chômage, le soutien à l'investissement pour la création d'opportunités d'emploi et, rappelant les grands projets économiques lancés en Algérie pour la diversification de l'économie nationale dans le cadre du programme du président de la République. Dans ce sens, M. Louh a rappelé que l'Algérie a consacré une enveloppe de 160 milliards de dollars au précédent quinquennat (2004-2009) pour consolider les infrastructures, moderniser les ports et accorder un intérêt au logement et aux affaires sociales et une enveloppe de 150 milliards de dollars au prochain quinquennat (2010-2020) pour parachever les projets d'infrastructures et assurer, ainsi, la solidité de l'économie algérienne. Le directeur général de l'Organisation arabe du travail (OAT), M. Mohamed Ahmed Lokmane, a félicité l'Algérie pour les efforts consentis dans la lutte contre le chômage. Il a appelé le monde arabe à s'entraider afin de pouvoir faire face au chômage et développer le monde du travail au profit des jeunes Arabes. Les estimations de la Banque mondiale et 1'Organisation arabe du travail soulignent la nécessité de créer 80 à 100 millions de postes d'emploi d'ici à 2025, soit une moyenne de 6 millions d'emplois par an. La tenue de la première conférence arabe sur 1'emploi des jeunes vient ainsi affirmer 1'intérêt que portent les pays arabes et 1'Organisation arabe du travail quant à 1'edification de sociétés futures saines et éviter les problèmes , risques , maux et déviations de comportements et ce, à travers 1'insertion des jeunes dans la vie professionnelle. Nassima Bensalem