Comme prévu, la grève à laquelle a appelé le Conseil national des enseignants du supérieur a bel et bien eu lieu, quelques jours seulement après l'ouverture officielle de l'année universitaire, à part quelques universités n'ayant pas de section syndicale, à l'exemple de l'USTHB de Bab Ezzouar. Selon le coordinateur national du CNES, M. Abdelmalek Rahmani, le mot d'ordre de grève a eu un écho favorable. « C'est la première grève du genre depuis 1998», a-t-il relevé estimant que ce débrayage a suscité l'adhésion d'un nombre impressionnant d'enseignants, qui se sont engagés à animer des assemblées générales. Selon M. Rahmani, ce sont des assemblées de « qualité » au cours desquelles les enseignants ont évoqué la réalité du terrain et les revendications non seulement des enseignants mais également celles de toute la communauté universitaire. Cela étant, la grève se poursuivra jusqu'à nouvel ordre. Le CNES a élaboré une plateforme de 20 revendications, dont la réhabilitation du rôle de l'enseignant-chercheur, la valorisation des salaires, la prise en charge du problème du logement des enseignants, ainsi que l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants. Prenant acte du discours prononcé par le président de la République, le CNES s'est félicité des nouvelles mesures prises au profit de toute la communauté universitaire, notamment la mise en place d'une pyramide des valeurs basées sur la compétence et le mérite. Selon le CNES, une fois concrétisées, ces décisions, sans précédent dans l'histoire de l'université algérienne, ouvriraient des perspectives pour la construction d'une université performante au service du développement du pays. Tenant d'obtenir de plus amples informations sur le débrayage, les contacts effectués auprès du ministère de l'Enseignement supérieur se sont avérés vains.