Ils sont des milliers à arpenter quotidiennement les rues de la capitale. La scène se répète inlassablement dans toutes les communes d'Algérie. Mais le plus extraordinaire, c'est que cette foule n'est pas exclusivement constituée de fanas du football. C'est tout un peuple, drapé du vert du blanc et du rouge qui exhibe son appartenance à une patrie, qui se cristallise autour d'un emblème. Images émouvantes, poignantes. Jamais sans doute depuis l'indépendance le monde n'a été convié à un tel spectacle. Au quatre coins de la planète, l'Algérien, paré des couleurs nationales, défile en montrant son attachement à ses racines. Les observateurs étrangers, qui découvrent brusquement cette parfaite symbiose entre un peuple et une patrie, n'en reviennent pas. Au point où même des citoyens soudanais sont pris dans la frénésie et cette joie communicative de nos compatriotes. Partout sur le territoire national, l'heure est à l'union. Les principales artères des grandes villes vibrent au rythme de « Djeich, chaâb, maâk ya el khadra » (armée et peuple unies autour du Vert), où encore des slogans à la gloire du Président Bouteflika. Des slogans qui, en cette période de crise mondiale, font pâlir d'envie bien des capitales étrangères. A commencer par le Caire où la haine et l'inimitié ont pris racine. Au moment où Alger et son peuple expriment dans la sérénité la cohésion de toute une nation, du Caire à Assouan et d'Abu Simbel à Alexandrie, nul n'a entendu le moindre slogan de soutien au président ou aux dirigeants égyptiens. Il ne fait l'ombre d'un doute que ces scènes d'une population allègre, réconciliée avec son emblème et avec ses valeurs, suscitent bien des envieux. Et si ces « jalousies » étaient à l'origine de l'haineuse agression égyptienne ? Cette symbiose entre le peuple, la patrie et ses dirigeants est parfaitement symbolisée par la décision, unique et sans précédents, du chef de l'Etat de prendre en charge tous les volets du déplacements de supporters à Khartoum. C'est là le destin des grandes nations qui, quelles que soient les tragédies qui les frappent, demeurent debout et fières. Le colonialisme et le terrorisme l'ont appris à leur dépens. Non, messieurs les derviches tournants, l'Algérien est loin de cette image de harrag en rupture déclarée avec sa patrie. Il vient de donner la leçon par le football.