Des images indescriptibles qui gèlent les mots et font frémir les esprits. Même les caméras de la télévision n'arrivaient pas à contenir ces scènes de liesse qui débordaient de partout. L'histoire s'en souviendra! La journée du 19 novembre 2009 a marqué, sans doute, l'esprit des 35 millions d'Algériens et focalisé les regards de l'opinion internationale. L'accueil réservé aux artisans de la qualification pour le Mondial en Afrique du Sud restera dans les annales du football algérien. Des images indescriptibles qui gèlent les mots et font frémir les esprits. Même les caméras de la télévision n'arrivaient pas à contenir scs scènes de liesse qui débordaient de partout. C'est un véritable raz-de-marée humain qu'a connu l'aéroport international Houari-Boumediene. Des milliers de supporters ont déferlé pour saluer les héros de l'Equipe nationale. «Tout ce qu'on fait pour eux, n'est rien. Ils le méritent, car ils nous ont fait rêver», commente avec émotion un supporter quelques instants avant l'arrivée de l'Equipe nationale. Draper dans l'emblème national, il éprouve le besoin de s'extérioriser: «Regardez la magie du foot», dit-il en montrant du doigt les scènes aux alentours du salon d'honneur de l'aéroport. «Ce n'est pas uniquement la victoire, mais nous avons retrouvé nos repères et notre patriotisme. Le peuple est uni autour du ballon», exprime-t-il, la main sur le coeur. Effectivement, l'événement a dépassé le caractère sportif pour prendre une dimension nationale et même révolutionnaire. Les plus âgés avouent que même durant la fête de l'Indépendance, on n'avait pas vu autant de manifestants, des drapeaux un peu partout sur les murs et sur les toits des maisons et des voitures, même sur des arbres, des pylônes, des camions et des engins de travaux publics. Pas un endroit n'a été épargné. Les fidèles de l'Equipe nationale se sont éparpillés tout au long du trajet reliant l'aéroport à Alger-Centre. Un public composé de toutes les couches sociales: de jeunes, vieux, filles, femmes et même des bébés étaient présents sur les lieux avant l'heure. L'attente a été longue, mais cela n'a en rien affaibli les fans des Verts. Des slogans et des youyous ainsi que des klaxons résonnaient de partout pour accueillir l'Equipe nationale. Installés à 200 mètres de la piste d'atterrissage, les fidèles des Fennecs guettaient attentivement l'atterrissage de l'avion, trépignant d'impatience. Le moment le plus attendu Il était 16h45 quand le Boeing de la compagnie nationale, matricule 737- 800 Teska, s'est posé sur le tarmac de l'aéroport international Houari Boumediene. Un moment tant attendu par les 35 millions d'Algériens qui suivaient à travers le petit écran ou à 200 mètres du lieu. L'émotion était très forte. L'arrivée des Verts donnait la chair de poule. «C'est bon, ils sont là, ils viennent juste d'atterrir», affirme un responsable dans une communication téléphonique. La porte de l'avion s'ouvre, le président de la Fédération algérienne, Mohamed Raouraoua, descend le premier. Derrière lui, les artisans de la victoire. L'apparition de Rabah Saâdane d'abord, suivi de ses hommes, fait exploser de joie les fans et les cris fusent de partout: «One, two, three, viva l'Algérie», «Merci Saâdane», répétaient les journalistes et la délégation officielle. C'est l'euphorie générale. Des youyous et des slogans donnaient à la cérémonie officielle une solennité sans pareille. A l'accueil, tapis rouge et énorme bouquet de fleurs conçu aux couleurs nationales. C'est le représentant personnel du Président, Abdelaziz Belkhadem qui a accueilli les ambassadeurs du ballon algérien. Après une cérémonie d'accueil et les accolades, les Verts ont pris le bus pour défiler dans les rues d'Alger à la rencontre des supporters. Un accueil grandiose Il est 17h30 quand le cortège s'ébranla en direction du Palais du peuple. L'apparition des Verts a mis le feu aux supporters qui ont bouché tous les accès de l'aéroport. Les esprit surchauffés et même excités criaient: «One two, three, viva l'Algérie», «Tahia Saâdane, Jabha mesoudane», «Vive les Algériens, yattikoum assaha les Verts, (merci les Verts Ndlr)», «Allah Akbar Shehata est mort». Les supporters brandissaient des drapeaux et les portraits des joueurs. Certains ont même peints leurs visages et leurs cranes aux couleurs nationales. S'ajoute à ce décor, un tonnerre d'applaudissements, des klaxons et des youyous qui fusaient de partout. Les joueurs sont en parfaite symbiose avec leurs supporters. En guise de remerciements les joueurs lançaient soit des bouquets de fleurs, soit leurs casquettes. Le contact entre les deux parties a donné lieu à un emballement euphorique, jamais connu auparavant. Devant ces foules, il était difficile de se frayer un chemin. Malgré l'escorte, les services de sécurité ont eu du mal à ouvrir la voie. Le cortège a mis plus d'une heure et demie pour rejoindre la route de l'ALN. Sur les bords, sur les toits des voitures, des camions et des cars, les supporters ont investi le moindre espace pour saluer les Verts. Sur place on constate que toute l'Algérie s'est arrêtée à ce moment. Une marée humaine accompagnait le cortège avec des drapeaux, des slogans et des chants patriotiques. Même les véhicules qui venaient dans l'autre sens se sont arrêtés. Des femmes, des jeunes filles, des vieilles étaient de la partie. Les chants du groupe Milano-Toreno résonnaient de partout. La tombée de la nuit a encore chauffé l'ambiance. Des fumigènes et des feux d'artifice vert, blanc et rouge ont illuminé le ciel tout au long du trajet. La scène était encore plus exaltée au niveau de la place du 1er-Mai où une foule noire s'est rassemblée pour célébrer le triomphe des Verts. Les balcons des immeubles étaient bondés. Des femmes lançaient des youyous à la victoire des Verts. Des caméras, des appareils photo et des portables crépitaient pour saisir et immortaliser les images du siècle. Le cortège a regagné le Palais du peuple où une cérémonie officielle a été organisée en l'honneur des héros. Les artisans de la victoire ont été remerciés par le Président de la République. Les saluant un par un, le Président a pris le temps de s'enquérir de l'état de chaque joueur. La fin du défilé n'a pas calmé les esprits surexcités. Les supporters ont continué la fiesta en sillonnant toute la nuit les rues de la capitale pour chanter haut et fort à la face du monde leur victoire.