Liesse n Juste après le coup de sifflet final de l'arbitre sud-africain annonçant la victoire des Verts et leur qualification à la phase finale de la Coupe du monde-2010, les Algériens sont sortis dans la rue pour fêter l'exploit. De Annaba à Tlemcen, d'Alger à Tamanrasset en passant par Oran, Tizi Ouzou, Skikda, Relizane, Blida, Constantine, El-Oued, Ouargla, Mascara, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes étaient dehors. Même à l'étranger, la fête était au rendez-vous. A Marseille, comme à Paris, Lyon, Montréal, Londres et Gaza, les Algériens ont laissé libre cours à leur joie. Images… La qualification de l'Equipe nationale de football-2010 a fait sortir dans les rues des dizaines de milliers de citoyens dans les wilayas du centre-ouest du pays (Blida, Tipasa, Médéa, Aïn Defla, Chlef et Djelfa). Quasiment désertes tout au long de la partie, les rues et ruelles ont été aussitôt investies par des foules compactes d'inconditionnels de l'EN, sorties spontanément fêter cette qualification dans un climat de liesse populaire. Fumigènes, pétards, klaxons de voitures, chants à la gloire des Verts et cortèges interminables de véhicules et de bus bondés de jeunes arborant les couleurs nationales n'ont cessé de sillonner les rues et ruelles. Les populations des wilayas du Sud sont, elles aussi, sorties massivement dans la rue pour laisser libre cours à leur joie et à leur immense fierté de retrouver un niveau d0e compétition auquel ils n'ont pas goûté depuis 1986. Ils sont sortis par milliers, arborant l'emblème national, crier haut et fort leur reconnaissance aux capés de Rabah Saâdane et coéquipiers de Antar Yahia. Jeunes et moins jeunes, qui avaient déjà donné un avant-goût d'une soirée festive bien avant le début de la rencontre, ont envahi les rues et places publiques. Ainsi cortèges de voitures, klaxons, drapeaux déployés, reprenant en chœur les ''One, two, three viva l'Algérie» et «Maâk ya El-Khadra». Même la gent féminine était de la partie pour saluer la bravoure et la prestation des Fennecs et manifester cette joie profonde d'une qualification tant attendue et autant méritée parmi l'élite du football mondial. Les chants à la gloire des Verts fusaient de partout, accompagnés des youyous de femmes poussés des balcons, des quatre coins des villes et villages, parfois sous des tirs de baroud, pour traduire une joie qui, selon de nombreuses personnes interrogées, «aurait dû avoir lieu depuis quatre jours déjà au Caire, mais que de regrettables circonstances ont retardé à ce jour, rendant, paradoxalement, la victoire encore plus savoureuse». Du Sud-Est (Ouargla, El-Oued, Illizi) au Sud-Ouest (Béchar, Tindouf, Naâma et El-Bayadh), et du Centre-Sud (Laghouat, Ghardaïa et Adrar) à l'extrême sud (Tamanrasset), la liesse populaire était présente et quasi identique, à travers des scènes de joie indescriptible, frisant parfois l'inconscience. Visages peints aux couleurs nationales, chantant et dansant sur la voie publique, recourant pour certains à des pétards et des feux de Bengale, et pour d'autres à des fumigènes de fortune, allumés à partir de bombes d'insecticides, tous sous les cris de Tahya El-Djazair. Dans la wilaya de Tindouf, à l'extrême sud-ouest du pays, la fête de la victoire des Verts a été également partagée par des ressortissants de la République arabe sahraouie qui se sont joints aux supporteurs algériens dans des cortèges aux couleurs nationales des deux pays. A Illizi, les troupes folkloriques sétifiennes, présentes dans le cadre de leur semaine culturelle dans cette wilaya, ont animé des soirées de chants et danses populaires sur la voie publique. A l'est du pays, c'est un véritable « tsunami» vert qui s'est emparé des habitants. Il faut remonter au 5 juillet 1962, jour de l'indépendance de l'Algérie, pour retrouver – pour ceux qui s'en souviennent – pareille ambiance de ferveur pour les couleurs algériennes. De Bordj Bou-Arréridj à El-Tarf, en passant par Sétif, Jijel, Mila, Skikda, Annaba, Batna, Tébessa ou Souk Ahras, une explosion de joie sans commune mesure avec tout ce qui a été observé jusqu'à présent, a retenti, donnant le signal à une fête en «vert et blanc» qui va durer toute la nuit. Alger : bonheur et nuit blanche n Extraordinaire,incroyable, fantastique ! Et les superlatifs ne sont pas assez forts pour décrire les scènes de joie et de liesse qui se sont emparées de la capitale hier soir. Dès le coup de sifflet final de l'arbitre, de Zéralda à Dely-Ibrahim en passant par Staouéli, Aïn Bénian, Ouled Fayet, Chéraga, Beni Messous, El-Achour, Draria et Baba Hassen, d'interminables cortèges de voitures, klaxonnant à tout rompre, se sont constitués pour converger vers le centre-ville où l'on pouvait voir des milliers de drapeaux déployés sur les balcons. Les «One, two, three, viva l'Algérie», entremêlés de youyous, fusaient de partout dans une atmosphère qui en dit long sur la joie de tout un peuple. Au tintamarre des véhicules viennent s'ajouter les interminables youyous et les sifflements et explosions des pétards qui se sont invités à cette ambiance de liesse qui marquera pour longtemps la capitale. Du côté des jeunes inconditionnels du Onze national, l'heure des commentaires n'a pas encore sonné car la joie s'est taillé tout l'espace jusqu'à la levée du jour. «Djanaza fi misr» (Nuit de deuil en Egypte), «Vive l'Algérie» et «Djabnaha man Soudane» (Nous l'avons ramené du Soudan) criaient à pleines gorges les grappes de jeunes qui sillonnaient la ville à pied ou en voiture. «Ya Lhadj iyamate bakri hyinahoum» (Nous avons ressuscité le bon vieux temps), criait un jeune supporteur à un vétéran des inconditionnels des Verts. Au quartier populaire d'El-Madania enfants, jeunes, femmes et hommes brandissant le drapeau, habillés de vert et parfois visage et cheveux peints, donnaient libre cours à leur bonheur. Il n'était pas aisé de circuler en voiture au boulevard des Martyrs durant toute la nuit, et parcourir cet endroit coloré et bruissant de clameurs de dizaines de milliers d'Algérois demandait facilement une heure de temps, tant les véhicules avançaient pare-chocs contre pare-chocs. Il n'était pas non plus facile de circuler au boulevard Bougara, où par endroits des jeunes des deux sexes dansaient et chantaient toute leur joie, se permettant même, de temps à autre, d'abreuver de quolibets désopilant à souhait, l'entraîneur des malheureux adversaires des Verts. Le spectacle était dans les véhicules mais aussi sur les trottoirs, placettes et balcons des immeubles d'où fusaient des youyous entrecoupés d'éclats de pétards, de fumigènes et autres feux de Bengale illuminant la nuit et les cœurs déjà illuminés par la brillante victoire des camarades de l'excellent Halliche et le héros du jour, Chaouchi. Khartoum n La capitale soudanaise n'a pas dormi hier soir. Les supporters algériens ont commencé à défiler dans les rues de Khartoum à la mi-temps du match, alors que l'Algérie menait déjà au score. La ville de Khartoum qui est habituellement plongée dans la torpeur, a été illuminée par les défilés des supporters algériens. Dès la fin du match, les inconditionnels des Verts ont loué des fourgons et taxis pour faire le tour de la ville. Des Soudanais sont sortis spontanément scander : «One, two, three, viva l'Algérie.» Des Soudanais disposant de véhicules n'ont pas hésité à se joindre aux défilés des Algériens, lesquels se sont bien illustrés par leurs chants. Plusieurs autobus, bondés de supporters algériens, ont fait le tour de la ville. L'emblème national accroché à ces véhicules, les inconditionnels des Verts ont créé une ambiance typiquement algérienne à Khartoum, ce qui a fait dire à un Soudanais que Khartoum encouragera l'équipe algérienne lors du Mondial sud-africain. Notre communauté en France n'a pas manqué de fêter également l'événement. France n A Paris, jeunes des deux sexes et même des personnes âgées ont évolué au milieu des fumigènes et des feux d'artifice, drapés de l'emblème national, portant autour du cou des écharpes vert et blanc, pour exprimer leur joie. Cette liesse, digne des grands moments, a été également partagée par de jeunes marocains et tunisiens qui ont fait partie des cortèges en exhibant des drapeaux de leurs pays respectifs. Hadja Yamina n'arrivait pas à cacher sa joie. «Je n'ai pas dormi toute la nuit et j'avais peur d'une autre victoire égyptienne.» «Hamdoullah, nos joueurs ont su tirer profit des événements du Caire et relever le défi.» A Lyon, plus d'un millier de supporteurs ont déambulé toute la soirée avec le drapeau algérien autour du cou. Ils ont lancé des fumigènes et des feux d'artifice, et bloqué la circulation entre le Rhône et la Saône. De nombreux Algériens et Franco-Algériens rassemblés dans le quartier de Barbès à Paris, ont explosé de joie. Après la fin du match, des attroupements se sont formés avec drapeaux, pétards et cris de joie sur le boulevard Barbès. La foule criait : «1, 2, 3, viva l'Algérie». Aux abords de la station de métro Barbès, de nombreux jeunes gens sont montés sur les arbres, sur le capot des voitures ou sur des pylônes électriques, tirant pétards et feux d'artifice dans une ambiance de liesse. Le centre de Marseille a également explosé de joie dès la fin du match, avec des milliers de personnes, dans un concert de klaxons et de cris. Au milieu des fumigènes, les fans de l'Algérie arboraient des drapeaux du pays, écharpes et maillots aux couleurs de l'Equipe nationale. Une même ambiance de liesse générale a régné dans tous les quartiers de Paris, à Barbès, à Ménilmon- tant, à la République, à Belleville et dans la proche banlieue à Ivry, à Vitry, en Seine Saint-Denis. Sénégal n La communauté algérienne au Sénégal a fêté dans la ferveur et la joie la qualification des Verts, en formant juste après le match, de petits cortèges séparés, avant de se rencontrer de manière spontanée, à proximité d'un restaurant appartenant à un ressortissant algérien. Brandissant l'emblème national sur fond de musique à la gloire des protégés de Rabah Saâdane, garçons, filles et parents se sont regroupés, perturbant même la circulation, pour savourer le délice d'une victoire enlevée avec brio et grand mérite. «Incroyable mais vrai, notre fils Ahmed qui a à peine deux ans, constatant notre joie, s'est joint à nous à la fin du match pour nous dire à haute voix : "Bravo Algérie".» Cette ambiance n'a pas laissé des passants sénégalais et étrangers indifférents, ils ont marqué l'événement en chantant et en dansant, une manière de «partager un moment agréable» avec les Algériens vivant au Sénégal. Accompagnée de son époux, Dalila qui ne pouvait contenir son émotion, serrait sa fille dans ses bras et criait de bonheur au rythme d'une musique glorifiant les Verts. «Il s'agit d'une victoire juste et méritée. Vive l'Algérie», a-t-elle martelé. Un groupe de jeunes étudiants algériens à Dakar soutenus par leurs camarades de pays du Maghreb a envahi un restaurant après avoir sillonné les artères de la capitale sénégalaise. Gaza n Des centaines de Palestiniens, sont sortis, hier dans les rues de Gaza, pour fêter la victoire de la sélection algérienne. Des centaines de jeunes et moins jeunes sont sortis dans les rues pour exprimer leur joie après la victoire de notre équipe nationale. Drapés de l'emblème algérien et d'écharpes aux couleurs nationales, ces centaines de jeunes rassemblés dans une petite salle, criaient : «One, two three, viva l'Algérie». «Maâk ya al Khadra …» Montréal n Des milliers d'Algériens résidant au Canada, ont envahi les rues du quartier «Le petit Maghreb» de Montréal. Des jeunes, notamment des étudiants algériens, ont suivi le match dans les cafés et restaurants appartenant à des Algériens. Dès la fin de la rencontre, des voitures aux couleurs algériennes ont sillonné les rues du quartier «Le petit Maghreb». Couverts de drapeaux, portant autour de leur cou des écharpes «vert et blanc», des milliers de jeunes sont sortis dans les rues pour exprimer leur joie et fêter la victoire de notre équipe nationale. Même spectacle à Québec où des centaines de jeunes ont fêté cette victoire, dans un concert de klaxons et de cris.