Les risques dans la gestion des ressources humaines sont, depuis hier, l'objet d'un colloque international à Alger. L'exemple algérien dans ce domaine a été cité par plusieurs intervenants, dont le spécialiste algérien Karim Khelifi qui, dans son allocution, affirme que dans notre pays, les entreprises sont confrontées à plusieurs types de risques. «Les entreprises sont tout d'abord confrontées à un marché de plus en plus concurrentiel. Ce qui exige une grande qualité de service et de produit et cela se répercute sur nos besoins en ressources humaines », affirme-t-il. « Il y a un grand décalage entre la formation universitaire et les besoins de l'entreprise», constate-t-il en rappelant que le lien qui existait entre les institutions de formation et les universités et les entreprises étatiques a été dissolu dans les années 90. Dans le même contexte, il fait savoir que beaucoup d'entreprises se plaignent de travailler avec des ressources humaines qui n'arrivent pas à s'intégrer et dont les formations sont inadéquates. «Ajoutons à cela, la confrontation de ces entreprises à l'offre asymétrique. Quand on voit des multinationales offrir des salaires attractifs, nos entreprises ont du mal à faire le poids. Notamment, quand elles font face à l'inflation qui pousse beaucoup d'employés à quitter leurs postes», explique-t-il. L'autre risque auquel l'intervenant fait référence est celui de la fuite des compétences vers l'étranger. « Les pays développés ont mis en œuvre une stratégie de ciblage pour s'approprier les meilleures compétences. Ce qui prive l'Algérie de ses compétences de demain», avertit-il. Le conférencier ne se contente pas d'exposer les risques mais à proposer également des solutions. Le plus urgent à faire, selon lui, est de renforcer la formation. «C'est à travers elle qu'on pourra prévenir les risques. Les pouvoirs publics doivent s'investir davantage dans la formation universitaire. Les entreprises, de leur côté, sont appelées à mettre en place des programmes intérieurs de formation, de développement et fidélisation des compétences», assure-t-il. Cela dit, ajoute-t-il, on ne peut pas éliminer les risques d'un seul coup. «Il faut apprendre à les minimiser et cela en développant la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, utiliser les outils et nouvelles technologies qui font défaut à nos entreprises et surtout cesser de voir les ressources humaines comme simple support. La gestion des ressources humaines doit être stratégique dans l'entreprises», conclut-il. LE COACHING POUR BOOSTER LES PERFORMANCESA Moncef Nour, consultant expert en Si-Algérie, suggère le « coaching » comme instrument pratique pour transférer les performances. Il s'agit de former les formateurs chargés de former les compétences au sein des entreprises. Pour sa part, la représentante du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels qui parraine ce colloque, évoque le manque de communication entre les institutions et les entreprises. «Il est nécessaire que ces entreprises nous font part de leurs besoins et du retour de la formation pour qu'on puisse, à notre tour, élaborer des textes législatifs et dispositifs dans la gestion des ressources humaines.»