M.Boukerzaza a mis en exergue le rôle de la Radio dans la diffusion du «mot juste» au public tel que stipulé dans le cahier des charges. Le ministre de la Communication, M.Abderrachid Boukerzaza, a affirmé, lundi, à Alger que la Radio nationale est «l'école qui a défendu la langue arabe depuis l'Indépendance», soucieuse qu'elle est d'utiliser une langue saine en direction du public. Dans une allocution à l'ouverture de deux journées d'études organisées par le Conseil supérieur de la langue arabe (Csla) et le ministère de la Communication, en collaboration avec l'Entreprise nationale de radiodiffusion sonore, sur le rôle de la Radio dans la promotion de l'utilisation de la langue arabe, M. Boukerzaza a mis en exergue le rôle de la Radio dans la diffusion du «mot juste» au public tel que stipulé dans le cahier des charges. Après avoir évoqué l'élargissement du champ d'activités de la Radio à travers ses nombreuses stations régionales, ses chaînes thématiques et locales et sa chaîne internationale, le ministre a souligné la nécessité d'oeuvrer à la mise en place d'un plan d'orientation en matière de production de programmes et d'une politique interne en matière de ressources humaines, outre l'impératif de réunir les conditions favorisant le développement de ses méthodes en vue de produire l'effet escompté. Pour sa part, le président du Csla,M. Larbi Ould Khelifa, a affirmé qu'une Radio «qui réussit à bâtir une relation forte et attrayante peut jouer un rôle prépondérant dans la promotion de l'utilisation de la langue arabe». «Une relation fondée sur la confiance et la crédibilité est plus à même de susciter l'intérêt de l'auditeur qui reçoit ainsi, avec aisance, une somme incroyable de mots et d'expressions qui enrichissent ses connaissances linguistiques», a-t-il ajouté. M.Ould Khelifa a, dans ce contexte, cité l'exemple de la BBC qui joue, a-t-il dit, un rôle important dans l'unification des nombreux dialectes parlés au Royaume-Uni, précisant que l'anglais standard est à présent associé à cette même Radio. Précisant que «la Radio nationale s'emploie à couvrir pratiquement toutes les wilayas du pays dans une démarche épousant quantité et qualité tout en veillant à préserver les spécificités locales», M.Ould Khelifa a souligné que «la diversité est source de richesse et de beauté pour notre culture et notre société». Evoquant le multimédia, le président du Csla a estimé qu'il «s'est imposé comme un front stratégique s'inscrivant dans le cadre des politiques de défense nationale», rappelant, dans cet ordre d'idées, une citation de l'ex-président américain, Richard Nixon, qui disait que «l'information et la diplomatie peuvent réaliser un triomphe sans guerre». De son côté, M.Azeddine Mihoubi, directeur général de la Radio nationale, a considéré que ces journées d'études marquent «une étape d'évaluation de la performance linguistique dans les différentes stations régionales de la Radio nationale», appelant à «combler les carences, rectifier les erreurs et oeuvrer à refaire le retard accusé dans l'édification d'un système d'information radiophonique intégré». M.Mihoubi, qui a émis des remarques sur l'utilisation de la langue arabe dans les différentes chaînes radio, a tenu à préciser que la Radio aspire à faire un usage correct (de la langue) et à la développer. Il a, d'autre part, relevé un manque à gagner dans l'utilisation de la langue arabe, le jargon médiatique n'ayant pas évolué d'une part, et d'autre part, les diplômés de l'Université algérienne au cours des deux dernières décennies, pêchant par un manque terrible de maîtrise de l'outil linguistique, une situation qu'ils ne se soucient pourtant guère d'améliorer. L'arabe dialectal qui s'est imposé dans la Radio est un autre pavé dans la mare, a estimé M.Mihoubi. Le président du Csla et le ministre de la Communication ont remis, en ouverture de la rencontre, le Prix du Csla récompensant, chaque deux ans, la meilleure recherche réalisée dans les domaines ayant trait à la promotion de l'usage de la langue arabe dans les sciences, les lettres, les arts et la traduction vers l'arabe, une distinction qui est revenue à Mlle Faïza Taïbi Ahmed de la wilaya de Chlef.