Sur un échantillon de 2000 ménages examinés à l'échelle nationale, il s'avère que plusieurs formes de violence sont exercées quotidiennement sur des femmes dont la tranche d'âge se situe entre 19 et 64 ans. Les femmes aux foyers et dont le niveau d'instruction est moyen, sont les plus touchées par ce phénomène. C'est ce que révèle l'enquête de prévalence initiée en 2007 par le ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine. « La violence baisse quand le niveau d'instruction de la femme est supérieur », a expliqué Mme Boureghda, conseillère auprès du cabinet de la ministre délégué charge de la Famille et de la Condition féminine. La violence à l'égard des femmes a atteint un seuil « moyen » par rapport à d'autres pays, selon elle. Dans le cadre de la lutte contre la violence à l'égard des femmes, le département de Mme Nouara Djaâfar a pris en charge ce problème avec la participation de l'ONU, selon une démarche intersectorielle. Selon Mme Boureghda, cette initiative a été suivie par la mise en place d'une stratégie nationale de lutte au niveau local et national inscrite dans le programme 2009-2011. Celle-ci verra la participation de tous les secteurs y compris le mouvement associatif. Mieux encore, dira-t-elle, en 2009, le ministère de la Famille et de la Condition féminine a réalisé un système institutionnel d'information pour la collecte des données relatives aux violences. Les représentants des différents secteurs ministériels impliqués dans cette question ont bénéficié de formation le but est, selon elle, la généralisation de cette opération à toutes les institutions pour collecter les données sur les différentes formes de violences subies par les femmes. « Ces données seront transmises au ministère chargé de la Femme et de la Condition féminine en vue d'uniformiser l'information et de coordonner les efforts en vue d'établir un bilan général et fiable à l'échelle nationale », a précisé Mme Boureghda. Engagée dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes, Mme Medjahed Fayka, responsable à l'Institut national de la santé publique (INSP), a présenté aussi les résultats d'une enquête menée par son département. L'enquête nationale s'est déroulée du 21 décembre 2002 au 21 juin 2003. Elle a été réalisée sur un échantillon de 9033 dossiers de femmes victimes de violences. Elle a fait ressortir que plus de la moitié des victimes sont des femmes mariées dont 69% sont sans profession. Les chiffres révèlent que 40% des cas des femmes sont battues par leurs maris alors que 30% de femmes célibataires sont violentées soit par le père ou le frère. Il faut savoir aussi, que 15% de femmes veuves ou divorcées sont malmenées par leurs enfants. Face à cette situation qualifiée d'alarmante, Mme Fayka a estimé qu'il est impératif de mettre au point une stratégie d'action pour le dépistage et la prévention ainsi que pour la prise en charge des hommes violents ». A noter également que 50% des femmes agressées sont âgées entre 23 et 40 ans. Les victimes ayant un niveau d'instruction supérieur représentent 5,6% et celles d'un niveau secondaire 19,8%. Côté agresseur, les statistiques montrent que, dans la plupart des cas de violence, l'auteur est le mari, alors que la nature de cette agression se résume dans plus de 60% des cas à des coups et blessures volontaires. Viendront ensuite les agressions psychologiques et les violences sexuelles dont la moitié sont des viols.