Protéger l'avenir des enfants handicapés en leur assurant un enseignement dans une école ordinaire, telle est la finalité recherchée par l'association Handicap International. A cet effet, dix-huit micro-projets associatifs ont été réalisés en Algérie dans le cadre du projet Enfance et droits. Lancé en 2007, ce projet, présenté hier, lors d'une conférence relative à l'insertion des enfants en situation de handicap en milieu scolaire ordinaire, mis en place par onze associations algériennes, « vise à renforcer les acteurs publics et associatifs algériens, professionnels de la prise en charge des enfants en situation de handicap, dans leur travail quotidien auprès de ces enfants », dira le chef du projet, Alice Bloomfield. Prenant fin au cours du mois de décembre, ce projet a permis aussi « d'accompagner une dynamique positive d'humanisation des pratiques mettant l'enfant au centre des préoccupations de ces professionnels », a expliqué l'oratrice. Tout en précisant que « les bénéficiaires finaux du projet sont les enfants atteints de maladies neuromusculaires, handicapés moteurs, déficients intellectuels, enfants hospitalisés atteints de maladies graves ou chroniques ». La conférence, une occasion pour dresser un état des lieux de la situation actuelle concernant l'accès à l'école des enfants handicapés, a permis au représentant du ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Mohamed Tahar Boutaghane, directeur de la formation, d'évoquer les efforts consentis par notre pays. Il estime que la prise en charge de l'enfant handicapé est « un modèle à travers le monde notamment, les handicapés sensoriels. Toutefois, des défaillances restent signalées pour les autres catégories de handicapés ». Face à ces réticences, le ministère a adopté l'éducation précoce en milieu des écoles spécialisées. « Cette opération pilote lancée depuis seulement une année, a concernée 14 wilayas avant d'être élargie aux autres wilayas de manière graduelle. Comme il a été procédé à la formation d'auxiliaires sociales pour venir en aide aux parents qui sont souvent désemparés devant le handicap de leurs enfants », dira M.Boutaghane qui affirmera en outre, que « la ségrégation éducative a toujours existé et n'est pas propre aux pays en développement ». Le représentant du ministère de la Solidarité, tout en reconnaissant le dysfonctionnement des textes et la mentalité négative de certains parents et milieux éducatifs, estime que l'inclusion scolaire est une opération coordonnée qui doit avoir comme soubassement « la coordination avec la famille qui doit avoir droit à l'information. Mieux, la souplesse de l'inclusion scolaire c'est la création de passerelles avec nos centres spécialisés et l'adhésion du secteur de l'éducation nationale qui doit adapter la structure et son équipement au handicap des enfants. D'ailleurs, la loi concernant l'accessibilité pour l'institution scolaire est en voie d'application ». La politique d'aide et d'insertion des enfants handicapés a porté ses fruits. En effet, les 157 centres spécialisés assurent une scolarité à 14.250 enfants encadrés par 2485 enseignants. Pour les malentendants, 36 écoles sont ouvertes dans 34 wilayas au profit de 201 enfants. Alors que les non-voyants disposent de 19 centres pour 1179 élèves dont 83 en préscolaire. Néanmoins, afin d'assurer une scolarité ordinaire et permettre une insertion de ces enfants, 74 classes spéciales sont aménagées dans les institutions scolaires dans 35 wilayas au profit de 899 élèves. La scolarisation des handicapés a permis une réussite fulgurante. Ainsi, le taux de réussite pour l'année 2008-2009 est de l'ordre de 100% pour le primaire, 95,41% pour le moyen et 42,40% pour le baccalauréat.