Certains ont un QI très élevé Chiffres n Ils seraient près de 40 000 Infirmes moteurs cérébraux (IMC) âgés de moins de 17 ans, dans notre pays. aBien que les lois nationales et internationales exigent que les handicapés jouissent pleinement de leurs droits, cette catégorie est souvent objet de marginalisation dans les pays en développement en général et en Algérie en particulier. Cette frange de la population ne peut sortir de son état de dépendance à autrui. Les quelques initiatives des pouvoirs publiques et celles des associations qui activent de leur côté pour les représenter restent insuffisantes puisqu'à ce jour on plaide encore pour l'insertion scolaire des enfants atteints d'un handicap. Les handicapés, tous types confondus, peinent à s'imposer sur les bancs de l'école. S. L. Bien qu'elle ait affaire aux lourds handicapés qui nécessitent une prise en charge particulière allant d'une simple boiterie jusqu'au stade de polyhandicapés, l'Association des parents d'infirmes moteurs cérébraux de la wilaya de Sétif (Apimc) se bat pour inscrire cette frange de la société dans les classes ordinaires. L'association travaille en étroite collaboration avec l'EHS de Ras el-ma qui accueille des dizaines d'enfants IMC pour la rééducation fonctionnelle. «L'association des parents d'enfants atteints d'une infirmité motrice d'origine cérébrale (Imc/Imoc) a été créée à partir de leur solitude et de leur souffrance», a souligné le vice-président de l'association M. Kentache. «Je ne vais pas dire que tous les enfants IMC devraient être scolarisés, mais il faut savoir qu'une grande partie d'entre eux sont très intelligents et peuvent suivre une scolarité normale. Parfois, leur QI est plus élevé que celui d'un enfant sain», plaide le président de l'association, le Dr Sadaoui, médecin de l'unité IMC au niveau de l'EHS de rééducation fonctionnelle Ras el-ma. Il a appelé à l'implication du directeur et de l'enseignant pour le non-rejet de cet enfant. «dès qu'on le voit sur un fauteuil roulant avec des problèmes d'articulation des membres ou d'élocution, on le rejette en lui collant l'étiquette de handicapé mental», s'est-il désolé. Outre la revendication d'auxiliaires scolaires, l'apimc plaide, selon M. Sadaoui, pour la construction de centres d'aide médicosociale précoce (camp) pour faciliter l'orientation de l'enfant IMC selon sa capacité et ses spécificités. Ce qui permettra, bien sûr, de donner une chance à ceux qui peuvent suivre une scolarité normale dans une école ordinaire et mieux prendre en charge les polyhandicapés pour soulager les parents. «tout handicapé a le droit de récupérer d'au moins 1%. Il faut lui donner sa chance et pour éviter que son cas n'empire, le prendre en charge individuellement à travers la rééducation et le suivi des inadaptés mentaux dans des centres spécifiques», a-t-il repris, se réjouissant des bons résultats réalisés dans ce cadre par son association qui a réussi à recenser les IMC de la wilaya de Sétif qui seraient au nombre de 700. Elle a même lancé un projet pilote intitulé «Enfance et droits», pour la scolarisation des enfants IMC dans l'école ordinaire qui s'est étalée sur 6 mois depuis le mois de juin dernier, en partenariat avec «Handicap International». Pour rappel, les chiffres à l'échelle internationale révèlent qu'il existe 2 IMC sur 1 000 accouchements, mais dans les pays en voie de développement, le nombre serait revu à la hausse, selon le Dr Sadaoui. Souad Labri